Chapitre 38 - Ezel.

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« J'étais d'accord avec toi, au tout début. Mais maintenant, je veux tenter ma chance. Et si elle n'en veut pas tant pis, je continuerai de l'aimer dans mon coin. Ça ne me coûte rien. »
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En les voyant, je me cache en un geste irréfléchi sans même savoir pourquoi.

Je vais les laisser... C'est mieux.

J'observe rapidement la scène, Maxime se penche vers Lizéa qui rigole à ce qu'il dit. Un sentiment démesuré s'empare de moi, me faisant agir. Je fais demi-tour le plus rapidement possible. Dire que j'ai laissé Tristan tout seul, en vain.

Je marche sous la pluie en essayant de me convaincre que j'ai bien agi.

En repassant devant le lycée, j'aperçois Angélique qui semble ravie de me voir.

- « Ezeeeel ! »

Je la regarde en silence ce qui la calme davantage.

- « Angélique ? Que fais-tu devant le lycée ? »

Elle retire ses lunettes de soleil qu'elle porte toujours peu importe la météo.

- « J'attends un ami, enfin... Quelqu'un qui m'a donné rendez-vous. »

- « Oh... Au lycée ? Mais il est fermé non ? »

- « Non, il n'est fermé que le dimanche. Le samedi, il est ouvert pour les gens qui pratiquent l'option théâtre. » m'avoue-t-elle avec un sourire.

Je hoche la tête, je ne sais pas comment agir en sa présence surtout depuis qu'elle balance des rumeurs sur Lizéa. Il ne peut pas lui plaire n'est-ce-pas ?

Angélique me sonde en tapotant son coude avec son index.

- « D'accord... Merci. »

Je m'éloigne rapidement. Je vais aller voir Gabriel, ses histoires d'amour pitoyables m'aideront à relativiser sur un simple pincement au cœur.

- « Hey... Ezel ! T'es libre aujourd'hui ? » me demande-t-elle, me retenant par le bras.

- « Hum... Oui. »

- « Il y'a un match de basket avec l'équipe de notre lycée ! Viens avec moi ! Accompagne-moi ! » supplie-t-elle en passant une main sur son crâne.

- « Je n'en ai pas spécialement envie. » répliquai-je d'un ton sec.

- « Je sais que tu n'es pas très fan de sport mais s'il-te-plaît penses-y. »

Je me détourne d'elle, la laissant seule devant le lycée.

Quand nous étions plus jeunes, nous faisions tous les deux de la gymnastiques. Je me souviens des mercredis après-midi de torture. Mon père n'était d'ailleurs pas très heureux que son fils fasse un sport de "fille", j'en ai fait deux ans avant qu'il force ma mère à arrêter de m'y inscrire.

Elle était très douée mais notre amitié ne reposait que sur celles de nos mères. Une amitié par habitude que nous maintenions comme une routine.

Heureusement avec le lycée, j'avais pu m'éloigner doucement mais sûrement. Peut-être que si j'avais fait des efforts, nous serions de véritables amis à l'heure actuelle.

Le passé n'est jamais vraiment derrière nous finalement car il fait partie de nous. Même si je ne cherche pas à m'en défaire, la curiosité me pousse à l'imagination d'un présent différent.

En rentrant chez moi, ma mère est allongée sur le canapé. Elle a repris ses mauvaises habitudes, une bouteille de vin posée sur le sol. Elle semble calme mais je sais que ce n'est que de façade.

TUTEURWhere stories live. Discover now