Chapitre 32 - Ezel.

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« Non, parce que cela ne m'intéresse pas de me battre en vain contre quelqu'un qui à quelque chose à se prouver. »
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Je suis assis sur un banc et je l'observe, la faisant visiblement sourire.

Pendant plusieurs minutes nous restons silencieux à nous observer et aucun mot ne nous vient.

- « Tu peux venir t'asseoir. » finissai-je par dire, coupant notre silence.

Je la vois hésiter dans des vêtements beaucoup trop grands pour elle, elle ne devait pas être chez elle hier.

- « Es-tu sûr ? » me demande-elle en s'approchant de moi.

Et c'est comme si tout l'univers conspirait pour que l'on se rapproche. Je ne vois plus qu'elle.

- « Évidemment. » répondis-je en ne la lâchant pas du regard tandis qu'elle s'assoit à mes côtés.

Je devine néanmoins que quelque chose la tracasse à son air inquiet et à ses coups d'œil incessants.

- « Pourquoi avoir écrit un numéro dans mon journal alors que tu le détestes ? » me demande-t-elle.

C'est donc ceci qui la tracasse ?

- « J'ai entendu dire que cela faisait un moment que tu n'avais pas sorti de numéro, j'ai simplement voulu t'aider. » répondis-je calmement.

- « Mais... Tu n'aimes pas mon journal... » réplique-t-elle à nouveau.

- « Mais cela fait partie de toi et jamais je ne te forcerai à changer quoique ce soit. »

J'avais lu quelque part que si les filles craquaient pour un mauvais garçon c'est parce qu'il sacrifierait le monde pour elles contrairement au bon garçon.

Mais c'est faux ou du moins c'est imprécis. Je ne sacrifierai pas le monde entier parce que j'ai confiance en elle et en ses capacités. Je sais qu'elle s'en sortira que je sois là ou non.

Je ne sacrifierai pas le monde pour elle mais c'est elle que je sauverai en priorité. Je ne tuerai jamais des millions d'innocents pour elle, cela vaut trop peu donc je l'aiderai en priorité et uniquement si elle en ressent le besoin. Je pense que cela vaut bien plus.

Elle reste silencieuse à mes côtés avant de poser sa tête sur mon épaule ce que je la laisse faire.

Aucun mot n'est nécessaire, juste nous deux sur un banc. Pourtant il n'était pas question que je me taise alors que je pouvais discuter avec elle.

- « Lizéa..? Tu es drôlement silencieuse. »

La principale intéressée reste contre moi, son regard perdu au loin.

- « Je m'inquiète pour Menzy, elle semble dévastée. » répond-elle en me serrant légèrement le bras.

Je pose timidement une main dans son dos comme pour lui rappeler que je suis là même si elle le voit bien.

- « C'est normal, comment ne pas l'être..? Le plus important c'est de s'en sortir. » chuchotai-je en retour lui arrachant un sourire sincère.

- « Si ça avait été toi, j'en doute. J'aurai été dans le même état qu'elle. » murmure-t-elle en retour.

- « Voyons Lizéa tu dis ça parce que tu es triste... Mais tu es une femme forte avec ou sans moi tu t'en sortirais et je n'en doute pas une seule seconde. » ajoutai-je en frottant légèrement son dos.

Elle relève la tête vers moi et esquisse un sourire.

- « Quand j'étais petite, je rêvais que le monde me voit, m'admire et me soutienne. » confesse-t-elle.

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