Tout ira bien [une fanfiction maraudeurs]

Chapitre 27

La nouvelle était tombée un jeudi matin. De toute façon, le jeudi était toujours une mauvaise journée. Mais ce jeudi-là fut particulièrement douloureux.

Peter le vit en premier. Il parcourait la Gazette, comme tous les matins, sans doute pour éviter qu'on ne lui pose trop de questions alors qu'il n'était pas réveillé plus que pour s'informer réellement. Il n'empêche que ça faisait de lui l'informateur chez les maraudeurs. Remus n'aimait pas lire le journal, il disait que ça lui fatiguait les yeux. Sirius se moquait de lui en disant que ses essais pour McGonagall étaient écrits trois fois plus petit, et Remus répondait avec solennité que pour caser toutes les informations qu'il voulait en quarante centimètres, il fallait faire quelques sacrifices. Alors ce jeudi-là, comme d'habitude, Peter lisait le journal. James blaguait à propos de quelque chose d'un peu stupide, probablement.

Peter tourna la page de couverture et émit un soufflement désapprobateur en secouant la tête.

- Encore des attaques ? demanda James, les sourcils froncés.

- Encore. Et ils ont été particulièrement virulents cette fois : ils ont brûlé plusieurs maisons d'un même quartier.

- Merlin, souffla Remus. Des victimes ?

Peter comprit que c'était une question, et ne protesta pas tant il était rare d'entendre Remus s'exprimer intelligiblement avant neuf heures.

- Je ne crois pas, non, les Aurors sont arrivés avant. Mais apparemment, ils ont mis les enfants à part et... Morgane. Ils leur ont lancé des sorts jusqu'à ce qu'ils pleurent et appellent leurs parents à l'aide ?

- C'est une blague ?

- J'aimerais bien.

- Mais c'est... commença James. C'est... innommable ! Je ne sais même pas comment...

Le jeune homme bouillait, et les bons mots lui échappaient. Comment décrit-on des crimes pareils en des termes qui ont du sens ? Les mots lui manquaient, son souffle s'emballait, sa mâchoire se serrait et il porta la main à sa baguette. Mais il ne la sortit pas. Pour faire quoi ? Se défendre ou attaquer qui ? Les coupables étaient loin, bien loin. Et James se sentait coincé au château, où il assistait à tout ce qui se passait de loin sans pouvoir lever le petit doigt. Il adorait Poudlard, mais tout en lui lui hurlait d'aller là où on avait besoin de lui. Là où des enfants se faisait torturer pour le simple crime de ne pas être sorciers.

- Le plus terrible, c'est que c'est inutile.

Sirius avait le poing serré sur sa fourchette, si bien que ses jointures étaient devenues blanches.

- Ça ne leur sert absolument à rien. Ils traumatisent des enfants, simplement pour... pour s'amuser.

Peter le regarda presque comme s'il avait été un de ces enfants, et il eut envie de vomir soudain.

- Est-ce qu'ils donnent des noms ? demanda James, le coeur battant.

- Plein. Ils ne se cachent même plus. Je crois qu'ils ont envie qu'on sache exactement qui ils sont. Macnair, Malfoy, Parkinson, Dolohov...

Il s'arrêta brusquement, et leva les yeux vers Sirius avant de les détourner presque immédiatement. Peter avait généralement du mal à mentir.

- Qu'est-ce que c'est ? Bellatrix, encore ? Je suis habitué, tu sais. Et ce n'est pas parce que je suis obligé de porter leur nom qu'ils sont ma famille.

- Hum, oui. Bellatrix, c'est ça.

- Peter ?

Maintenant, James et Remus le regardait également avec des yeux interrogateurs, et même un peu préventifs, comme pour lui dire « ne fais pas de bêtises, Peter. » Mais il était déjà un peu trop tard, et puis de toute façon, il allait bien le voir tôt ou tard, alors autant qu'il l'apprenne avec eux. Il tendit le journal à Sirius.