2 | Grant Medical Center

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Assise dans le bus, j'étais à deux doigts de me ronger les ongles tant le stress était palpable, et par moments, j'essuyai mes mains qui devenaient rapidement moites.

Respire, Zoey. Ça va aller.

Le stress m'envahissant, j'avais ce tic de taper frénétiquement du pied, ce qui semblait agacer certaines personnes. J'essayais néanmoins de me contrôler du mieux que je pouvais. Par la même occasion, je tentai de joindre mon frère, qui ne répondait pas. Il devait sûrement embarquer où peut-être était-il déjà dans l'avion. 

Si seulement je pouvais lui parler... 

Il aurait sûrement pu me rassurer ou me faire penser à autre chose... 

Finalement, après un long moment, le bus se rapprocha de l'hôpital « Grant Medical Center », et je me relevai sans attendre qu'il ne s'arrête. Le freinage me bascula à l'avant, et par réflexe, j'agrippai l'un des fauteuils pour garder l'équilibre, avant de sortir précipitamment du bus.

— Faites attention, mademoiselle ! me sermonna le chauffeur.

— Ah, ces jeunes ! entendis-je de l'un des passagers avant qu'ils ne reprennent la route.

Je courus jusqu'au bâtiment et en entrant à l'intérieur, je me ruai vers l'ascenseur qui s'arrêta au deuxième étage. Entre temps, je posai ma main sur ma poitrine et tâchai de reprendre une respiration normale, tandis que les minutes qui s'écoulaient, me paraissaient être une éternité. Puis, la porte s'ouvrit et je tombai directement sur la personne que je cherchais. 

— Bonjour, mademoiselle Myers.

— Bonjour Docteur Anderson, est-ce qu'elle va bien ?

J'étais toujours à bout de souffle. Passant une ma main dans mes cheveux, je fis du mieux que je pouvais pour les remettre en ordre, dû à l'effort que je venais de faire. L'homme d'une cinquantaine d'années me fixait toujours par-dessus ses lunettes, et ce fut moi qui détournait les yeux vers cette fameuse porte et chambre 306, qui était fermée. Mais grâce à la vitre, je pouvais la voir, allongée sur le lit. 

— Rassurez-vous, son état n'a pas changé.

Ce n'était ni une mauvaise nouvelle, ni une bonne d'un certain point de vue, mais j'étais en quelque sorte soulagée.

— Alors pourquoi m'avez-vous demandé de venir, Docteur ?

— Cela concerne sa prise en charge. Je voulais vous informer que deux jours n'ont pas été réglés.

— P... pourtant, bégayai-je, la somme aurait déjà dû être versée, et...

— Avez-vous des problèmes financiers, mademoiselle Myers ?

Je me sentais tellement mal et si honteuse que je n'osais pas lever les yeux vers lui. Néanmoins, c'était avec contrainte que je croisai son regard d'un bleu perçant.

— Non, tout va bien, mentis-je. Il doit s'agir d'un retard sur le paiement, je réglerai la somme rapidement. Merci de m'en avoir informée, Docteur.

Il acquiesça, me jaugeant du regard.

— Est-ce que vous pensez qu'elle sortira bientôt... ?

— Je l'ignore. Tout dépend de sa volonté. Le temps nous le dira. Excusez-moi, j'ai une urgence. Passez une bonne fin de soirée, mademoiselle Myers.

Je lui retournai les formalités et il s'en alla, sans un mot de plus. Mordillant ma lèvre, je me tournai vers cette fameuse chambre. Les larmes aux yeux et le cœur lourd, j'inspirai et expirai en plusieurs fois pour ne pas m'effondrer une énième fois. 

CASTELLIWhere stories live. Discover now