6 | Tu dois tourner la page

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Dès qu'il avait prononcé cette phrase, je m'étais crispée et j'avais dégluti en remontant mon regard sur lui.

— C'est maman ? demandai-je d'une voix blanche. Est-ce qu'elle va bien, est-ce que...

Mon frère m'interrompit en se penchant à mon niveau.

— Calme-toi. Elle va bien. Viens, allons discuter à l'intérieur.

Nous entrâmes dans la maison et il me fit signe de m'asseoir sur le tabouret. Je pris place tandis que lui, restait debout, près de la porte.

— Sa situation n'a pas changé, commença-t-il. Pendant que j'étais à New York, j'en ai profité pour travailler à différents endroits. Donc, ça m'a permis de mettre une petite somme de côté. J'ai pu aussi obtenir une aide pour son hospitalisation mais il faudra sûrement transférer maman ailleurs.

— C'est vrai ? m'enquis-je, pleine d'espoir. Parce que j'ai dû vendre certaines choses pour les frais, comme la voiture ainsi que...

— Je sais, tu n'as plus à t'inquiéter pour ça, dorénavant. Je me charge de tout.

Je passai mes mains sur mon visage, ayant du mal à y croire.

Ce n'est pas un rêve, n'est-ce pas ?

— C'est vraiment vrai ?

— Oui, tout va bien désormais, Zoey.

Je le fixai et hochai la tête en posant ma main sur mon cœur. Un sourire prit place sur mes lèvres car un poids énorme venait quitter mes épaules. 

Je n'arrive pas à y croire. Enfin... !

Je me sentais tellement libérée, légère. Ça faisait tellement du bien de ressentir ça. Cette pression constante était plus que pesante. 

Je suis tellement soulagée. 

Zavier sortit quelque chose de son sac et me le tendit, alors que je fronçai les sourcils, confuse.

Qu'est-ce que ça peut bien être ?

— C'est pour toi. Étant donné que ton téléphone était en mauvais état, j'en ai profité pour t'en acheter un nouveau. 

Je pris la boîte qu'il me tendit avec soin et la déposai sur le comptoir.

— Pour changer de ton ancien téléphone, je t'ai pris le dernier IPhone sorti. J'espère qu'il te plaira.

— Mais... c'est beaucoup trop, je...

— Contente-toi d'accepter, sourit-il.

Je refermai la boîte, son portable sonna au même moment.

— Ouais ? Ok, j'vous attends.

Il raccrocha en se tournant vers moi : 

— J'ai dit à mes potes de venir, ça te dérange pas ?

J'aurais voulu lui dire que j'aurais préféré passer du temps avec lui pour discuter, parler de son année passée là-bas, mais je n'arrivai pas à faire sortir ces mots. C'était comme si je lui faisais des reproches. Et ça, je n'avais pas le droit. Pas après qu'il ai réussi à s'occuper de la prise en charge de maman.

Il faut aussi que je lui parle de ça...

Alors, je me contentai simplement de secouer négativement la tête, en souriant.

— D'ailleurs pourquoi tu es rentrée tôt, aujourd'hui ?

— Je ne me sentais pas très bien.

Au fond ce n'était pas réellement un mensonge. 

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