17 | Tout ça, c'est de ta faute

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🎵 Post Malone — Better Now


En ouvrant les yeux ce matin, je ne pus m'empêcher de me remémorer les événements de la veille. Évènements que j'aurais voulu oublier.

Si seulement tout ça n'était qu'un mauvais rêve...

Mais j'étais bien loin d'avoir rêvé, et ce qu'avait dit Mickaël était vrai, car la douleur dans ma poitrine me le prouvait à l'instant. Déjà qu'il ne me restait quasiment plus personne, voilà que je perdais mon ami, mon meilleur ami, la personne sur laquelle j'ai pu compter à l'époque, outre mon grand frère.

À présent, c'était terminé.

Pourquoi fallait-il qu'il parte, lui aussi ?

Ses mots blessants résonnaient assidûment dans ma tête. Je revoyais également son regard, ou plutôt cette lueur, qui m'avait effrayée. Je n'arrivais pas à comprendre comment et pourquoi il était devenu ainsi. Il m'arrivait de me demander s'il s'agissait de la même personne. Puis, voilà qu'il disait que le problème venait de moi.

Sur qui puis-je encore compter ?

J'étais toute seule.

Les larmes dévalèrent mes joues, que je chassai d'un revers de la main.

Et il y avait cette lettre, qui n'arrangeait pas les choses non plus.

À chaque lueur d'espoir que je recevais, elle finissait par s'effondrer à cause des doutes perpétuels qui prenaient le dessus. 

Tout devenait compliqué. 

J'en venais à me demander si, un jour, je finirais par ne plus être dans cet état de stress constant. Ce ne serait pas pour de suite, du moins. Je devais avouer que j'étais terrifiée de m'endormir à la maison désormais, après ce qu'il avait insinué. Je n'arrêtais pas de me dire que ce n'était que l'alcool qui parlait, et que jamais il n'oserait m'agresser.

N'est-ce pas ?

Ce doute demeurait encore, et encore, m'alarmant davantage.

Comment allais-je faire ?


*


Finissant de me préparer, j'attrapai mon téléphone où l'écran affichait une quinzaine d'appels de Mickaël, ainsi que des messages.

Je les ignorai tous, sauf un :


« Zoey, réponds-moi.

Je reconnais que j'ai fait le con et que je suis allé beaucoup trop loin, hier soir. Je ne sais pas combien de fois il faudra que je te le dise.

Décroche. »


Il était tout juste cinq heures trente lorsque je venais d'arriver au café. J'avais donc une heure trente d'avance, et y allait passer la journée, n'ayant pas cours aujourd'hui. Comme il se faisait tôt, il n'y avait personne près du bâtiment, hormis une, proche d'un muret.

Une capuche m'empêchait de voir son visage. Son regard, lui, jonglait entre son portable et les rares passants à cette heure-ci. Ce qui m'interpellait était le fait que celle-ci regardait autour d'elle, me laissant penser qu'elle cherchait quelqu'un. Aussitôt, je repensais à la lettre d'hier soir, ce qui suffit à me paralyser.

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