10 | En bonne compagnie

296 20 18
                                    

(𝑀𝑒𝑑𝑖𝑎 : 𝐸𝑎𝑠𝑡𝑜𝑛 𝑇𝑜𝑤𝑛 𝐶𝑒𝑛𝑡𝑒𝑟.)


🎵  Ruelle ft. Zayde Wolf   Walk Trough the Fire


Je soupirai en remettant mon portable dans mon sac, et reportai mon attention sur ma mère. Elle paraissait si paisible à l'instant, comme si elle ne faisait qu'un rêve. J'espérais qu'il en était ainsi plutôt qu'un cauchemar. Quoiqu'il en soit, ce rêve commençait à devenir assez long, alors que je souhaitais que celui-ci se termine le plus tôt possible.

C'est ce que je croyais tous les jours, me faisant des faux espoirs à chaque fois que je venais, ou à chaque sonnerie de mon téléphone. Mais pour rien au monde, j'allais passer un jour sans venir la voir. Peu importe l'heure, je venais lui dire bonjour et lui racontais ma journée, aussi banale fut-elle. Quand je ne pouvais vraiment pas et si la fatigue se faisait trop ressentir, dans ces cas-là, j'arrivais lors de la dernière heure de visite, celles-ci se terminant à 20h.

Je sortis de mes pensées en sentant de nouveau des vibrations émanant de mon sac. C'était un appel de Mickaël. Je lui envoyai un bref message pour lui dire que j'arrivais. Je me levai et déposai un bisou sur la joue de ma mère en chassant les larmes qui embuaient déjà ma vue, rien qu'en la voyant ici, dans un endroit qu'elle détestait tant. J'inspirai et expirai profondément, le cœur lourd de la laisser toute seule.

— Eh ben, t'en as mis du temps, rétorqua-t-il quand j'arrivais jusqu'à sa voiture.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— J'en avais marre d'attendre Zavier et j'avais rien d'autre à foutre.

— Je peux prendre le bus, ou m...

— Tu l'a sûrement raté, m'interrompit-il brusquement.

J'entrai donc dans le véhicule - une Ford - et il commença à démarrer. Nous avions quinze minutes de trajet. Quinze minutes, où je passais mon temps à regarder le paysage défiler devant mes yeux. À vrai dire, je n'avais pas vraiment envie de lui parler. Je n'avais pas non plus osé lui dire non, je ne voulais pas venir avec lui, mais j'étais effrayée de sa réaction. Il était comment dire... instable ou simplement bipolaire peut-être, au fond.

— Vous rentrerez à quelle heure ?

Il brisa le silence pour mon plus grand malheur, me préparant déjà pour un interrogatoire qui servira sûrement à l'intention de mon grand-frère, Zavier.

— Tout dépendra de Maddy, je suppose.

— Vous allez faire quels magasins ?

— Je l'ignore, répondis-je sans même y avoir pensé auparavant.

Il fronça les sourcils en me jetant un coup d'œil, visiblement agacé des réponses que je lui avais données. Et pourtant, c'était la stricte vérité. Connaissant Maddy, et sa passion pour le shopping, elle voudrait sûrement faire le maximum de magasins, en ce vendredi soir. Surtout les plus luxueux aussi, il en va sans dire.

En parlant de ça...   

Je reçus un message, qui m'informa qu'elle serait en retard.



Finalement, nous arrivâmes et j'ouvris la portière pour m'évader de cette atmosphère particulièrement tendue. Passant une main dans mes cheveux, je réajustai ma veste contre moi, par la brise qui me fit frissonner. Mickaël, lui, profita de l'instant pour allumer une cigarette, de son paquet presque vide. C'est là où je me demandai combien il en fumait par jour, alors qu'il continua à me fixer. Mal à l'aise, je reportai mon attention ailleurs.

CASTELLIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant