4 | Ohio State University

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(𝐶ℎ𝑎𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑍𝑜𝑒𝑦 𝑒𝑛 𝑚𝑒𝑑𝑖𝑎.)


J'ouvris péniblement les yeux. La première chose que j'ai ressenti était mes joues mouillées par les larmes, dus aux cauchemars que j'avais faits la veille. À contrecœur, je me levai. L'heure affichait déjà six heures, signe que je ne devais pas tarder pour me préparer. Ce que je fis. Je me dirigeai vers la salle de bain et ouvris l'eau du robinet que je passai sur mon visage avant de commencer à enlever mes vêtements pour prendre une douche.

Je n'y restais pas longtemps, pour ne pas prendre de risque que les factures soient trop élevées. Avec le coût de l'hospitalisation de maman, et ce que nous devions payer, c'était dur pour nous d'avoir encore à manger. Il m'arrivait des fois de prendre un petit biscuit alors que d'autres, j'allais en cours sans rien avaler. Le seul moment où je pouvais me nourrir correctement, c'était à l'université, le midi.

Mais je ne m'en plaignais pas car nombreuses étaient les fois où je voyais des SDF, pratiquement à chaque coin de rue. Personne ne les aidait mais ce qui me touchait et m'attristais profondément était le fait que des personnes passaient à côté d'eux sans même un regard, ni un « bonjour ». On leur crachait même dessus certaines fois, comme s'ils n'étaient rien. 

Je secouai légèrement la tête pour chasser toutes ces pensées négatives et sortis de la baignoire. J'attrapai ma serviette et commençai à me sécher, puis pris une autre pour enrouler mes cheveux à l'intérieur. Une fois dans ma chambre, j'ouvris le tiroir pour prendre mes sous-vêtements que j'enfilai. Pour finir, je me vêtis d'un débardeur de couleur grenat, un short en jean suivi de mes baskets noires. Mes cheveux, eux, je les laissais sécher à l'air libre.

Je retournai dans la salle de bain et appliquai les « trois essentiels » du maquillage comme ma mère le disait autrefois, que j'utilisai de temps en temps de ce qu'il y avait encore. 

Ça me rappelais quand... 

Mon cœur se serra mais je fermai les paupières un court instant pour chasser tous ces souvenirs. Je commençai à appliquer le mascara pour agrandir mon regard. Pour me donner meilleure mine, je déposai un tout petit peu de blush pour rendre mon teint plus vivant. Et enfin, je tapotai avec mes doigts l'highlighter en haut de mes pommettes ainsi que sur mon nez pour légèrement éclairer mon visage. 

C'est déjà mieux ainsi...

Je rangeai le tout et me lavai les mains avant de partir au salon. Dans un tiroir, j'attrapai un petit biscuit que je mangeai, sans prendre le temps de m'asseoir. J'arrêtai brusquement de mâcher quand le téléphone qui se trouvait à quelques pas de moi, sonna. Je me relevai vivement et décrochai sans plus attendre avec appréhension. 

— Allô ?

— Zavier... soufflai-je.

— J't'appelle pour te dire qu'on est arrivés. J'vais voir maman aujourd'hui et après j'irais chez mes potes.

— Dis-moi s'ils ont du nouveau. Mais tu ne viens pas en cours ?

— Ouais. Flemme d'aller là-bas. On se voit ce soir, ok ?

— Mais je croyais que tu viendrais me...

— À ce soir, Zoey.

Il raccrocha sans me laisser finir. Je soupirai. Avant de déposer le téléphone, je vérifiai que personne d'autre n'avait appelé. Une fois fait, je m'emparai de mon sac. Après avoir une dernière fois vérifié que tout était en ordre, je fermai à clef derrière moi. Je décidai de tresser mes cheveux que je ramenai sur mon épaule gauche, pour une question de pratique. D'un pas déterminé, j'allais en direction de l'arrêt de bus sans prendre le temps de regarder la dernière maison de couleur azurin qui se tenait au bout de la rue, mais ce fut un échec. 

CASTELLIWhere stories live. Discover now