CASTELLI

7 | Tout ça est... compliqué

Je ne bougeais plus.

Est-ce que je viens réellement de faire ça ?

En voyant le visage choqué de Mickaël qui se tenait la joue, il n'y avait plus le moindre doute. Ses yeux s'étaient écarquillés l'espace d'un instant, avant de redevenir normaux. Je n'avais jamais levé la main sur quelqu'un de toute ma vie. Tout s'était passé si vite... j'avais paniqué. Je fixai ma main, comme si je venais de commettre quelque chose de grave.

— Je ne te reconnais plus, dit-il.

Sa phrase continua de tourner en boucle dans mon esprit.

— Je...

En relevant la tête, je voyais bien que je venais de le blesser. Son regard me le montrait plus que bien et je me sentis coupable, l'espace d'un instant. Lui, qui me fixait comme si... Je ne parvenais plus à comprendre. Mes pensées étaient embrouillées et une multitude de questions s'entremêlaient entre elles. 

Cependant, j'étais sûre d'une chose.

Il est allé trop loin.

— J'm'en vais, répliqua-t-il en tournant les talons.

— Mickaël, attends !

Il continua de marcher, moi sur ses talons.

— Je... je ne voulais pas...

— Mais tu l'as fait, fit-il sèchement.

— Je n'avais pas l'intention de... c'est toi, qui...

— Laisse tomber.

— J'ai été dépassée, je ne savais pas comment réagir, et tu n'avais pas le droit de faire ça, je...

— Et t'as cru que ça te permettait de me gifler ? fulmina-t-il en se tournant légèrement.

Je serrai le bas de mon haut dans ma main et secouai négativement la tête. Il m'adressa un signe de la main, s'apprêtant à sortir.

— Je suis... désolée, Mickaël.

Il s'arrêta subitement, comme s'il avait mal entendu.

— Je n'arrête pas de revoir les souvenirs et ça me blesse, avouai-je.

Une larme dévala sur ma joue sans que je ne puisse le contrôler. Il se tourna vers moi alors que je mis mes mains devant mon visage. J'entendis ses pas se rapprocher, et sans que je ne m'y attendais, il me serra dans ses bras. La chaleur de son corps et son odeur suffit à me faire fermer les paupières. Je devais avouer que sa présence me manquait. 

Cela faisait si longtemps...

Je luttai pour ne pas ressasser les souvenirs et m'accrochai au présent.

— Désolé, Zoey. Je n'aurais pas dû te dévoiler ce que je ressens pour toi ainsi. Pas après être parti et agis comme un inconnu.

Ce qu'il venait de me dire me décontenança.

— Tu promets de ne plus partir ? murmurai-je.

— Promis.

Intérieurement, je soufflai de soulagement avant d'entendre la porte s'ouvrir. Alors, je me dégageai vivement de l'emprise de Mickaël et tombai sur mon frère ainsi que ses amis.

— Oh, on a interrompu quelque chose ? sourit narquoisement Jason.

— Non, répliquai-je rapidement, mal à l'aise.

— On dirait pas pourtant, reprit celui-ci en nous dévisageant tour à tour. 

Zavier salua Mickaël par une accolade tandis que les amis de mon frère se contentèrent d'un signe de tête vers le membre du gang, qui lui, les ignora comme s'ils n'étaient pas présents.