11 | Faut qu'on parle

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Surprise de le voir ici, aucuns mots ne s'échappèrent de ma bouche.

— Will ! s'exclama Leo, le copain de Maddy, en lui faisant une rapide accolade.

— Vous vous connaissez ? m'étonnai-je.

— D'aussi loin que je me souvienne. Bon, j'aurais aimé rester un peu plus mais Maddy doit s'impatienter. (Leo m'adressa un petit sourire avant de lancer un coup d'œil à son ami.) À la prochaine, termina-t-il à son intention.

Will acquiesça et nous regardâmes le blond s'en aller.

— C'est aimable de votre part d'avoir pu récupérer ses affaires, intervint Madame Ross, la mère de Mickaël. Il ne manque pas de voleurs, de nos jours.

— En effet, surtout à cette heure, lui répondit Will qui ne m'avait pas quittée des yeux.

J'ouvris la bouche pour répliquer à ses paroles quand elle me devança encore une fois :

— Puisque vous vous connaissez, je vais vous laisser, les jeunes. Faites attention à vous. Zoey, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas.

— Merci beaucoup.

— Avant que je n'oublie, ça te dirait de dîner à la maison ? La semaine prochaine, par exemple ? enchaîna-t-elle.

— Je... hmm... Oui, pourquoi pas, lui souris-je.

— Génial, j'en parlerais avec mon mari, comme ça nous verrons quelle date serait idéale. Bonne soirée à vous deux.

— Merci, à vous aussi madame, lui dit-il en la regardant s'éloigner.

Nous étions à présent seuls.

Il n'y avait plus grand monde autour de nous hormis un couple qui attendait leur bus. J'eus l'impression qu'ils patientaient déjà un bon moment, au vu de leur fatigue et de leur soudaine agitation. Tout comme eux, je détestais attendre. Je reportai mon attention sur Will et fus contrainte de lever la tête pour croiser son regard.

— Merci beaucoup pour mes affaires, mais tu n'aurais pas dû. C'était dangereux.

— Ce n'est rien.

— Est-ce que tu peux me les passer ? dis-je en tendant la main pour reprendre mes sacs.

— Je m'en occupe, contra-t-il en m'en empêchant.

Contrairement avec le copain de Maddy, il n'y avait pas de doutes qu'avec lui, ce serait différent : il ne laissait pas place à toute négociation.

D'un coup, Will se mit à observer autour de nous, comme s'il cherchait quelque chose. Ou quelqu'un ? Il fronça ensuite ses sourcils et plongea ses iris dans les miennes.

— Je sais qu'on ne s'est que croisés jusqu'à maintenant, mais est-ce que tu veux que je te raccompagne ? Je me disais qu'il serait plus prudent et plus rapide, que d'attendre seule aussi tard.

S'il avait dit cela naturellement, moi, j'étais surprise par sa proposition. Il avait raison sur un point : on ne se connaissait pas du tout, et il serait peut-être imprudent d'accepter, mais... j'étais terrorisée par ce qu'il venait de se produire à l'instant, ou bien de me faire agresser de nouveau, que je ne me voyais pas du tout rester là. Et aussi bizarre que cela pouvait être, je me sentais plus en sécurité avec lui, maintenant.

Alors, j'acquiesçai, ce qui avait eu l'air de le déconcerter.

Il ne releva pas cependant et commença à s'éloigner dans une direction précise. Je le suivis jusqu'à sa voiture, une Hyundai noire, qui faisait penser à une sorte de 4x4. Will ouvrit le coffre pour y ranger ce que j'avais acheté, puis je touchai la poignée de la portière avec une brève hésitation.

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