Chapitre 22 : Am I a hero now? 1/3 {Cyrielle}

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Avertissement : Ce passage contient un autre spoiler de Ma Cousine Rachel de Daphné du Maurier, et encore une fois je m'en excuse.

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"I  lost my only friend

And I'll grieve you 'til the end"

Cyrielle

« Non, je suis catégorique.

— S'il te plaît, insista Cyrielle. Vraiment, tu exagères. Ce n'est tout de même pas l'un des travaux d'Hercule. Tout ce que je te demande, c'est de lui transmettre ce paquet. »

Le Law Mod [1]continuait de la dévisager, sourcils froncés. Elle l'avait choisi, lui parmi tant d'autres, car il lui avait semblé particulièrement malléable. Mauvaise pioche.

« Il me faudrait bien plus que dix livres, pour que j'accepte de pénétrer dans l'espace vital de ce type. Hier encore il a fait pleurer un troisième année. Il n'a cessé de crier que lorsque de la morve a coulé sur le parquet. Et encore, c'était pour lui demander d'aller nettoyer. Après il a recommencé à hurler.

— Je suis sûre que tu exagères beaucoup, ou alors il l'avait mérité. Hoffman est plus juste que la majorité d'entre nous. Tu sais quoi ? Tu n'as même pas besoin de le lui remettre en mains propres. Pose-le n'importe où, du moment qu'il peut l'apercevoir à un moment ou un autre avant le déclenchement de l'Apocalypse.

— On a une date de prévue, pour ça ? »

Cyrielle se retourna pour faire face à MacPherson, qui s'immisçait dans leur conversation, visiblement très amusé de la situation.

« Je le ferai, si tu veux.

— Déclencher l'Apocalypse ? Je n'en doute pas.

— Livrer ton colis.

— À la bonne heure ! s'exclama le premier choix de Cyrielle. Parce que tu pourrais quintupler tes prix, ma belle, que ça n'y changerait rien. Je ne fiche les pieds là-dedans qu'en cas d'extrême nécessité. »

Il les planta sur cette déclaration devant l'entrée des archives, sans octroyer à la jeune femme le temps de négocier davantage. 

Cyrielle s'était mise en tête d'offrir à Hoffman son cadeau de Noël avec beaucoup de retard, en gage de réconciliation. Or le simple fait de se trouver si près de son sanctuaire, de risquer de le voir sortir des enfers sans crier gare à tout moment, la rendait malade d'inquiétude. Elle posa son regard noisette sur Oliver MacPherson, qui n'avait pas bougé d'un pouce.

« Étais-tu sérieux ?

— Bien sûr. Je n'ai pas peur du Parjuré. Contrairement à toi, de toute évidence.

— Ne l'appelle pas comme ça. Tu le ferais pour dix livres ?

— Je le ferais parce que je suis un gars serviable, Chorkah.

— C'est ça. Vingt livres, donc. » Il secoua la tête. « Trente ? Je ne monterai pas au-delà. Je ne suis même pas certaine de pouvoir te faire conf–

— Garde ton argent. Je veux que tes cinq prochains devoirs soient exécrables.

— Je te demande pardon ?

— Tu as très bien entendu. Je joue les Père Noël pour tes beaux yeux si tu t'engages à rendre de la bouse concentrée à ton tuteur, à cinq reprises. »

CyrielleWhere stories live. Discover now