Chapitre 54

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NDA : allez au dodo maintenant les enfants ! 

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J'ai vu à la télé que Martinez avait été enfermé, il paraît qu'il a fini à l'infirmerie une heure après son entrée mais je suppose que c'est des règlements de compte que je ne comprendrais pas. 

J'ai espéré un appel d'Alvaro qui me dirai que tout est fini et qu'on peut enfin se revoir mais rien, pas même un message.

Néanmoins, j'ai eu le droit à la visite de Diego qui a insisté pour ouvrir tous les volets et qui m'a confisqué la télécommande pour les refermer.

J'avoue que j'ai encore un peu de mal à m'adapter à la lumière mais je suppose que ça m'aidera à mieux me repérer dans le temps...

Heureusement pour moi, j'ai mis de la glace sur mon oeil alors après une bonne semaine et demi, il est quasiment redevenu normal bien que j'ai encore l'impression d'avoie une gueule de zombie. 

C'est pas qu'une impression je t'assure..

Merci conscience...

En tout cas, ma tête semblait assez normal pour que Diego ne fasse aucune réflexion, mais même s'il le voyait et le répétait à Alvaro, je ne pense pas que ça changerai grand chose. 

Diego se balade dans tout l'appart pour aérer un peu avant de forcer à manger mais en ouvrant les placards, il a bien vu qu'ils étaient vides tout comme mon frigo. 

Je ne mange plus rien alors je n'achète rien et plus personne ne fait les courses à ma place, je me retrouve donc avec une bouteille d'eau et un sachet de sucre pour préparer mon déjeuner. 

Diego : bon... je vais faire les courses je reviens. 

J'ai tendu mon porte-feuille mais il a volontairement fait exprès de l'éviter avant de claquer la porte en me laissant à nouveau seul dans l'appartement. 

Ça n'a pas duré très longtemps pour être honnête j'étais tellement perdu dans mes pensées que je ne l'ai même pas entendu rentrer mais en le voyant précipité, je comprends qu'il doit vite repartir. 

Diego : je dois rejoindre Mute mais promets moi de manger, essayes au moins

Comme si mes promesses avaient encore la moindre valeur. 

Moi : ouais, t'en fais pas

Il m'ébouriffe les cheveux avant de sortir en trombe en me laissant devant les énormes sacs de courses qu'il venait de faire. 

Je soupire lentement avant de commencer à déballer leur contenu mais en voyant un paquet de bonbon et du pain, je sens les larmes me monter petit à petit avant qu'elles ne se transforment en véritable torrent. 

Je ne finis par exploser en pleurs assis sur le sol de ma cuisine, serrant dans ma main ce foutu paquet qui me rappelle qu'Alvaro prenait toujours le soin de choisir les articles avec ouverture facile et de demander à ce qu'on tranche mon pain. 

Mes larmes continuent de couler mais mon rire se mélange à mes pleurs en me rappelant de l'excuse pourrie qu'il avait choisi pour justifier son choix. 

Et je reste là, je ne sais combien de temps à mélanger rire et larme à cause d'un paquet de bonbon. 

J'avais dit que le moindre objet me rappelle Alvaro et je me retrouve dans cet état à chaque fois que je vois quelque chose qui éveille un souvenir en moi comme ce vase vide dans la cuisine qui était habituellement toujours rempli par les bouquets qu'il m'offrait. 

Je réussis à me calmer peu à peu et me relève en séchant mes larmes pour ranger mes courses en essayant de penser à autre chose bien que ce soit impossible. 

Diego m'a demandé de manger et je n'en ai pas du tout envie mais, même si mes promesses ne valent rien, je n'ai plus envie de les manquer. 

Mes larmes remontent lorsque je sors les ingrédients pour me préparer le seul plat que je sais me faire et que j'ai appris grâce à Alvaro.. 

Après tout, tout ce que j'ai appris et/ou acquis vient de lui. J'aurais dû me faire tabasser voire tuer une bonne centaine de fois. 

Pour commencer, au casino mes organes auraient été vendus si je ne remboursais pas ma dette et je n'aurais jamais été capable de la rembourser. J'aurai au mieux pu négocier pour devenir l'une des prostituées qu'ils louent aux riches. 

Ensuite, au bar je me serais fait tabassé pour avoir éclaté une bouteille sur leur chef et si j'avais réussis à éviter ça, Tobias m'aurait forcé à rentrer à la maison pour faire face à des parents peu aimants. 

Je ne parle même pas de toutes les soirées où j'ai interrompu des grands mafieux en pleine négociation juste parce que je m'ennuyai et que je voulais Alvaro. Là, je pense que j'aurais fini découpé dans une valise au fond d'un lac.

Mais Alvaro était toujours là, il n'avait qu'à lancer un regard pour que tout le monde excuse mes faux pas. 

Je ne l'aime pas pour ça bien évidemment mais pour des raisons bien diverses et variées, je crois que je serais incapable de toutes les citer d'ailleurs. 

Je l'aime parce qu'il me rendait heureux, qu'il me soutenait dans tous mes projets idiots ou folies ridicules et parce qu'il m'aimait même lorsque je niais mes propres sentiments. 

Je l'aime parce qu'il me comprenait toujours et me donnait patiemment toutes les explications que je souhaitais pour que je fasse de même. 

On voit à quoi ça a mené d'ailleurs...

Je l'aime parce qu'il a respecté mes limites, mes peurs et mes passions, parce qu'il a su faire de mes rêves une réalité et m'accepter aussi imparfait que je suis. 

Mais je l'aime surtout parce que c'est le seul à m'avoir aimer même si je suis incapable de m'aimer moi-même.

C'était poignant j'ai failli pleurer... Dommage que tu aies tout foutu en l'air ! 

De savoir que j'avais un sauveur indestructible me permettait de vivre la vie que je n'avais jamais ne serait-ce qu'imaginer. 

Et j'ai tellement aimé en profiter que j'en ai abusé, j'ai désobéi à la seule règle que je devais suivre. 

Il se pliait à tout ce que je disais, je devais juste suivre ses ordres devant les autres et même ça j'ai été incapable de le faire. 

J'éteins mes plaques en sortant une assiette même si je n'ai pas faim du tout, au moins je pourrai dire à Diego que j'ai essayé. 

J'ai toujours tout foutu en l'air et encore une fois, ma désobéissance a crée des problèmes plus gros que ce que je ne pouvais assumer. 

Mais peut-être que si je deviens obéissant et soumis alors ça règlera tout.. Si c'est ce qu'il faut pour le récupérer alors je le ferai sans hésiter.

Un peu tard bonhomme, tu devais suivre les règles et ne pas les franchir, là tu les as beaucoup trop dépassé 

Je sais.. mais c'est tout ce qu'il me reste à lui offrir pour me faire pardonner. Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre de toute façon ? 

Depuis quand tu te soumets à quelqu'un toi ? Si ce n'est à son engin bien sûr ! 

Depuis lui justement..

Ton kidnappeur ou bien ton plan cul ? Ou encore ton ancien amoureux ? Sois précis, qui lui ?

Lui, l'exception de ma vie.


Lui, l'exception de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant