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MAY
- 17 Septembre

C'est bel et bien le jour J. J'ai dû dire au revoir à mon petit frère, on se verra le week-end, ou quand j'aurais le temps, son lycée n'est qu'à quelques minutes de l'Université. Alice, la femme de ménage de mon père m'a gentiment préparé mon petit déjeuner dans un petit sac. Jonas, le concierge lui a été adorable et m'a commandé un taxi.

J'ai l'impression que tout le monde m'adore alors qu'ils ne me connaissent pas, je ne suis pas une garce avec les personnes qui ont du mal à se créer un chemin parmi la richesse new-yorkaise. C'est tout à leur honneur.

Je suis officiellement devant l'entrée de l'Université, Loffolk. Objectivement, tout est très beau, je l'admets. Je cherche depuis déjà une dizaine de minutes les dortoirs sans succès. Seule dans la cour, j'aperçois alors un jeune homme blond, avec une valise, marcher d'un pas décidé.

- Excuse-moi ! Crié-je pour le rattraper.

Le jeune inconnu se retourne alors, et semble étonné par mon accoutrement, il me fixe de haut en bas. Son visage est animé par une légère expression de mépris.

- Tu n'es pas d'ici toi.. Murmure-t-il.

- Je cherche les dortoirs en fait, si tu peux m'aider, ce serait cool.. Expliqué-je, essoufflée.

L'inconnu rigole, comme si j'étais un alien, et que ma question était idiote. Je ne risque pas d'être aimable très longtemps, surtout si on me prend de haut.

- Viens, la brunette, je vais te montrer, suis-moi. Ricane-t-il.

- Pas besoin, j'ai pas besoin de con méprisant comme toi. Ajouté-je, d'un air glacial.

- Ouh, suceptible ?

- Je finirais par trouver, c'est tout.

L'homme me rattrape toujours avec un ricanement insupportable et un léger sourire en coin. Il passe à nouveau devant moi, comme pour me bloquer le chemin et s'excuse alors.

- Pardon pardon, j'avoue que je suis pas hyper agréable, je m'appelle Louis, désolé de t'avoir vexée. Se rattrape-t-il en me tendant sa main.

- May. Soufflé-je en lui serrant la main.

- Tu me suis, May ? J'allais aux dortoirs..

Je hoche la tête, agacée, mais je n'ai pas le choix que de suivre ce fameux Louis, l'Université est immense, je m'y perdrais pour sûr. On arrive finalement devant deux grands bâtiments gris, en vieille pierre, les embrasures des fenêtres sont particulièrement jolies, l'architecture est gothique et me rappelle les beaux monuments britanniques.

Louis m'abandonne pour se diriger vers le dortoir des garçons. "Chambre 301", je lis sur mon petit bout de papier. Je prends l'ascenseur direction le troisième étage. Il y a beaucoup d'agitation dans les couloirs, des jeunes étudiantes courent partout, et étonnamment cela me met le sourire. J'arrive à mon couloir, et je marche jusqu'à apercevoir mon numéro sur une porte verte.

La porte de la chambre est déjà entre-ouverte et j'entends de la musique. Je pousse timidement cette dernière après avoir toqué deux fois. J'aperçois une blonde, aspirateur en main, qui fredonne une musique de Marvin Gaye.

La jeune blonde lève immédiatement les yeux en entendant mes bottes fait craquer le plancher. Son visage est solaire et est immédiatement ravi.

- Tu es ici pour la chambre ? Demande-t-elle, joyeuse, en lâchant son aspirateur.

- Je suppose. Sourié-je de part sa joie contagieuse.

- Je suis Violet, mais on m'appelle Vi'. Dit-elle en me serrant la main. Viens, installe toi, bon enlève tes bottes, s'il te plait, je viens de faire la poussière, faut croire que les anciens étudiants étaient pas très propres..

The Crow's ParadeWhere stories live. Discover now