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MAY

- T'avais dit quoi déjà ? Souffle James.

Je me sens un peu bête, j'aurais dû vérifier avant c'est vrai, mais je connais rien de mon père, pas même son emploi du temps ou ce qu'il fait vraiment de son temps libre. Je tire sur ma jupe, plissée. James me jette un regard noir.

- Tu penses bien que j'étais pas au courant, estime toi heureux, j'avais mis mon téléphone en silencieux, j'ai déjà 4 appels manqués de sa part.

- Bon, on se taille, j'aime pas ça.

- Tu te pisses déjà dessus ? Ça promet.

Je continue d'étudier ma trouvaille. Une lettre d'amour ou plutôt de rupture je sais pas, ça se confond entre excuses, regrets et sentiments. Il semblerait que ma mère soit l'autrice de cette lettre.

Je retrouve plusieurs lettres, je les mets toutes dans mon sac.

- Tu envahis la vie privée de ta famille là. Murmure James.

Je marque une pause longue en le regardant de haut en bas.

- Je t'ai demandé ton avis toi ? Quel boulet, tu sers vraiment à rien. Viens on va passer par la fenêtre.

- Hein ? Très drôle. James ricane en se grattant la nuque puis marque un silence interrogatif comme si il attendait que je lui dise que c'est bien une blague.

- Je ne rigole pas.

- Tu veux que je me casse une jambe ? S'exclame-t-il en regardant par la fenêtre.

Je soupire en regardant par la fenêtre, c'est vrai que c'est quand même haut. Ça risque d'être dangereux.

- Bon. Tu restes ici, je vais occuper mon père et le tirer vers ma chambre, pendant ce temps, tu te casses, simple.

- Je préfère, oui.

- Garde ton téléphone, je te préviendrais par message.

Je quitte la pièce, laissant James peu confiant derrière moi. Mon père est en train de se préparer un café dans un coin de la cuisine, lorsque ses yeux se posent sur moi, je constate qu'il n'a plus du tout la patience des premiers jours.

- Tu es sortie de ta cachette ? Me demande-t-il d'un ton glacial. May, tu me déçois de plus en plus.

- T'as pas le droit de parler de déception quand tu m'as déçue toute ma vie.

Il souffle en essayant de contenir sa colère.

- Je veux bien être patient, mais mon bureau tu n'y touches pas. C'est la deuxième fois.

- Quand tu caches des choses aussi graves? Excuse-moi de me méfier. Soufflé-je, exaspérée.

- Ça ne te regarde pas, essaie de réussir ton année et d'aller en cours ça sera un bon début, j'ai appris par un des enseignants que tu étais souvent en retard et absente. Si je te coupe les vivres, tu ne pourras aller nul part, tu le sais ?

- J'ai pas besoin de ton argent sale de toute façon. Tu as payé combien les flics pour que personne ne me tienne au courant du meurtre de ma mère ? Crié-je en m'agaçant vers ma chambre.

Mon père me suit en hurlant également, et j'envoie le signal à James, je constate qu'il réussit à rejoindre la porte.

- Tu me mets tellement de pression May, tu ne te rends pas compte.

- Il fallait pas faire des enfants, si tu ne peux même pas leur procurer le strict minimum. Murmuré-je. Comme leur expliquer le décès de leur propre mère.

The Crow's ParadeUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum