The Crow's Parade

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MAY

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Cette robe m'agace plus qu'autre chose. Le tissu crisse sous mes doigts me laissant subir un bruit très énervant. Je ne suis absolument pas à l'aise mais il faut bien que je me camoufle dans la foule afin de pouvoir compléter mes missions. La couleur lavande ne me va même pas au teint, mais selon Violet c'était parfait. Nous n'avons pas réellement échangé avec James depuis, mais je décide de rester professionnelle. On doit avancer, le temps presse.

Après tout, c'est vrai. C'est mieux comme ça. J'ai pu passer du temps avec Vi' et également Louis, au téléphone. C'est agréable ce genre de relations. Légères, éphémères, superficielles. Je ne les aime que car elles n'atteignent pas ma paix intérieure et la carapace qui protège toutes mes blessures et ma fragilité.

Je souffle difficilement. J'espère sincèrement que j'avancerai ce soir.

J'aperçois alors Violet, Ted, Maggie et James apparaître derrière quelques voitures garées. Selon Vi', c'était une bonne idée qu'on y soit tous, j'en suis pas si sûre. C'est beaucoup trop suspect. Maggie tient le bras de James et est objectivement très jolie dans sa robe dorée. Je me lève alors, allant directement en direction de mon amie. James me sourit maladroitement.

- On crève de froid, je vous attends depuis 20 minutes. Ajouté-je, en grelottant.

- Prends ma veste. Me tanne Ted en me balançant un blazer noir.

Je me contente de le remercier.

L'entrée de la maison est joliment décorée. Malgré le fait que la fortune de leur famille chute allégrement, ils font bien les choses, et tentent de sauver leur image. Je suis persuadée que cette soirée caritative n'est que mensonges. Mais ça ne me regarde pas. Natalie Chair est appréciée des grandes familles de Boston. C'est une femme respectable selon mon père, pourtant je n'en ai réellement jamais entendu parler. Après, mes connaissances en matière d'aristocratie new-yorkaise sont vite limitées.

La mère de Violet est là aussi, mais les deux s'ignorent. Mon téléphone vibre dans mon sac, je l'attrape et pâlit immédiatement.

"Si tu penses que mon silence était synonyme d'apaisement, alors tu te trompes. Ton gabarit de gamine n'est pas simple à viser, je dois m'entraîner. Bonne chance pour la suite de tes pitoyables recherches ce soir."

La fureur s'empare alors de tous mes membres, je me fige au milieu de la salle de réception, mordant violemment l'intérieur de mes joues.

"Je te saignerais en premier."

J'écris avec dégoût ce message avant de ranger mon téléphone.

- Tout va bien ?

La voix de Violet me ramène à la réalité, et résonne dans ma boîte crânienne.

- Ça va. T'en fais pas pour moi.

Je jette un coup d'œil à James, lui demandant implicitement de me suivre dans un coin. Ce qu'il exécute.

- C'est quoi le plan ? Sa chambre est à l'étage ? Demandé-jé, presque dans l'urgence.

- May, on vient d'arriver, laisse moi le temps de me présenter.

- Non, non, si tu te chies dessus c'est pas mon problème, on est pas ici pour faire de l'entre-soi, si tu n'es pas capable de me suivre alors occupe la. Crié-je silencieusement en pointant du doigt la veuve qui se dandine devant ses semblables.

- May. Souffle James. Tu ne peux pas arriver comme une voleuse et rentrer par effraction chez cette femme. Si tu ne mets personne en confiance, crois-moi que ce putain de garde du corps ne te laissera pas passer.