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JAMES

Je n'ai même pas pris le temps de vérifier si elle avait un sac ou non, je crois qu'elle est venue sans rien. Enfin j'espère.

Après avoir pleuré quelques minutes, elle s'est enfin calmée et s'est presque endormie à nouveau.

Son corps tient difficilement et sa main s'accroche à ma veste pendant que je compose le code de ma résidence.

- Arrête de tirer, tu vas l'abîmer. Soupiré-je, agacé.

- Mh. Laisse-t-elle simplement échapper.

- Je vais te faire prendre une douche froide, tu vas te réveiller crois-moi, quel culot de venir me déranger alors que je voulais dormir tranquillement. Ronchonné-je.

- J'aurais pu rentrer toute seule. Siffle-t-elle, en se réveillant légèrement.

La porte de l'immeuble s'ouvre, et j'appuie sur les boutons gris de l'ascenseur. Je croise un employé qui me regarde alors surpris avant de sourire et de hausser les sourcils.

- Roger, c'est pas ce que tu crois. Soupiré-je en portant May.

On arrive enfin dans mon appartement. Je remarque que les chaussures de ma mère sont déposées sur le paillasson. Merde, ils sont rentrés plus tôt. Je peux pas la laisser sur le canapé.

Putain, j'aurais vraiment dû la ramener aux dortoirs.

Je rentre péniblement dans ma chambre avant de la déposer de manière peu délicate sur un fauteuil.

- Écoute, tu vas prendre une douche, je refuse que tu dormes sur un de mes matelas comme ça, tu vas les salir. Ordonné-je en en commençant à déboutonner ma chemise.

Je lui tourne le dos pour enlever cette dernière, de toute façon elle a toujours les yeux fermés.

- J'ai rien pour me changer de toute façon, et tu pourrais te déshabiller ailleurs, exhibitionniste. Rétorque la petite voix de May.

Je me retourne subitement.

- Je suis chez moi, tu vas pas mourir si tu vois un torse.

- Qu'est-ce que je fous ici ? Dit-elle d'une voix ralentie.

Je lui balance un plaid propre, je déteste accueillir quelqu'un et ça se voit, je n'ai rien dans cette chambre qui ne me le permet.

- J'ai été trop sympa, tu ne le mérites absolument pas.

- Tu parles comme si dormir chez toi était un honneur alors que ça me donne juste envie de sauter par la fenêtre. Rétorque-t-elle.

- Bah vas-y, saute.

Oh le con.

Un silence s'installe alors, May me juge avec son regard et lève les yeux au ciel, elle laisse échapper un rire sarcastique.

- Je pourrais, oui. Mais je doute que ça te mette dans une position comfortable, tu vois.

- Je voulais pas dire ça. Soupiré-je. Vas-te doucher, je te prêterais un truc que je mets pas, enfin, je te le donnerais, hors de question de le remettre si tu l'a mis.

May soupire et ne bouge pas d'un poil, elle se contente d'admirer ses ongles sur le fauteuil. et de jouer avec les fils de sa robe. Elle m'ignore ouvertement.

Je commence sérieusement à m'agacer. Quelle idée de merde j'ai eu de ramener une garce pareille ici. Je m'empare alors de son poignet avant de le tirer vers moi et vers la salle de bains, à quelques pas du lit.

The Crow's ParadeWhere stories live. Discover now