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- MAY
18 septembre

- J'ai l'impression que j'ai bu 50L, May dis moi que ce n'est pas le cas s'il te plaît.. Demande Violet, en se tenant la tête.

- Je te mentirais si je te disais que non.

On a fait un peu n'importe quoi. Il est actuellement 6h du matin, et on commence les cours dans 3h. Cette première journée va être longue, je me tâte presque à sécher, je n'ai plus rien à perdre.

On arrive devant l'entrée du dortoir, d'autres étudiants s'apparentant à des zombies sont aussi là, à marcher avec un visage livide.

On ouvre la porte difficilement, pour se retrouver face aux escaliers.

- J'aurais dû demander une chambre au rez-de-chaussée. Ronchonne Violet.

Je ricane, il en faut vraiment peu pour la frustrer.

Épuisée, je gravis difficilement les marches pour atteindre la chambre. Ma gueule de bois m'oblige à me tenir à la rambarde. Violet explose de rire, me voyant tant galérer, j'ouvre la porte en tirant fortement sur la poignée.

Tiens, la porte n'est pas fermée. J'étais sûre de l'avoir fermée pourtant.

Violet qui ne s'en rend même pas compte, balance son sac dans le petit séjour et court rejoindre sa chambre, subséquemment son lit.

Je fais de même, je m'écroule sur mes draps encore propres. Je tourne machinalement la tête vers ma petite lampe, posée sur ma table de chevet.

Puis j'y vois, une lettre.

C'est étrange. Je me relève doucement pour l'attraper. C'est peut-être l'Université qui nous souhaite la bienvenue, j'en sais rien. La lettre est d'un blanc immaculée et ornée d'un sceau. Un sceau en forme de Corbeau.

Je déplie la petite enveloppe pour lire le texte écrit sur le papier.

"Bienvenue, May.

J'espère sincèrement que ta première soirée s'est bien passée. En tout cas, sache que j'ai bien constaté que tu aimais te dandiner sous les projecteurs.

Je suis ravi que tu ai rejoins Boston. C'était exactement ce que je souhaitais. Mon but ? Tu le découvriras bien assez vite.

Si je peux te donner un conseil, profite bien de ce moment de paix, car honnêtement, je pense que je vais vouloir m'amuser rapidement.

Belle et bonne journée.

Le corbeau."

C'est quoi ce bordel ? Des menaces ? Je me relève dans mon lit, un peu inquiète et étonnée. Quant au contenu de la lettre, je n'arrive pas trop à comprendre son sens ni ce qu'elle représente. Je rêve ou quoi ? Il y a quelqu'un qui essaie de me faire peur. Je sais pertinemment que je n'attire pas la sympathie mais tout de même, je pensais passer inaperçue. Je ricane légèrement, je trouve ça ridicule et je ne laisserais pas cette mauvaise blague prendre de l'ampleur, je compte bien retrouver l'auteur et j'ai ma petite idée.

Je repose la lettre sur ma table de chevet.

J'attache mes cheveux avant de fermer les yeux, honnêtement, une seule pensée traverse mon esprit aujourd'hui, qu'est-ce que je fais là ? Ici ? Loin de chez moi, loin de mon garage, loin de mes amis et de ma vie. Rien n'a plus de sens, pas même les lumières des lampadaires ni le doux bruit des taxis new-yorkais qui s'éveillent.

Je me gratte le bras, juste pour sentir quelque chose, pour sentir mon corps se crisper sous mes ongles. Suis-je même encore vivante ? Je soupire fortement, je suis loin de Charlie et terriblement et définitivement loin de Maman.

The Crow's ParadeWhere stories live. Discover now