The Crow's Parade

23

MAY
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Je m'impatiente devant la rampe de l'escalier en souriant au vigile qui ne laisse rien paraître. Je n'arrive même pas à user de mes charmes, son professionnalisme semble infaillible. James a les bras croisés et se moque de moi en me faisant comprendre que je ne m'y prends pas de la bonne manière.

Je remarque qu'ils ne sont que deux vigiles, si quelque chose arrive dans la soirée, alors ils seront obligés d'intervenir et de quitter leur poste. Une idée mûrit dans mon esprit, maintenant reste à savoir si la concernée voudra participer à mon plan.

- Violet doit distraire les deux vigiles. Murmuré à James tandis que le métis semble réfléchir.

- Je peux le faire, mais il faut que tu sois rapide et efficace. Je vais les tirer devant l'entrée en leur mentant, je vais leur dire que quelqu'un avec une arme tourne autour du bâtiment.

Je souris mécaniquement, c'est comme si l'adrénaline dans mon sang contrôlait toutes mes expressions faciales.

- C'est déjà certainement le cas.. J'attends ton signal.

James hoche la tête et m'indique de me tenir discrètement près de l'escalier. Il se dirige vers l'extérieur avant d'entrer à nouveau dans la salle de réception, mimant un air apeuré.

- Quelque chose cloche dehors, venez vite ! S'agite le métis tandis que les vigiles quittent enfin leur poste.

Gagné. C'était plus facile que prévu.

Je me précipite immédiatement vers l'étage, sautant presque une marche sur deux. J'arrive dans un long couloir, un tapis noir et doré est déposé sur le sol. Mais je n'ai pas le temps d'admirer tous les tissus qui ornent la pièce. J'ouvre chaque chambre violemment en laissant la porte se claquer derrière moi. Je ne sais pas où fouiller, il y a tellement de pièces, tellement de commodes et de tiroirs, tellement de classeurs. J'ouvre la dernière porte en érable pour tomber sur une pièce bien différente des autres. On y voit un grand lit avec un grand bureau ainsi qu'une bibliothèque de papiers administratifs. J'aperçois un cadre sur l'extrémité du bureau, une photo de couple. Je reconnais immédiatement notre hôtesse de ce soir, Natalie Chair et certainement son défunt mari. Je commence à fouiller frénétiquement dans ses tiroirs, mais rien d'intéressant. Des papiers de la banque, des factures, des signes que c'est dur financièrement.

Aucun signe de ma mère nulle part. Je suis peut-être dans une mauvaise chambre.

Je me précipite vers la pièce en face, que je n'avais pas pris le temps d'examiner auparavant.

je me retrouve dans un bureau poussiéreux. Je crois que je suis au bon endroit. Les papiers sont soigneusement rangés, le lit est fait. Je peux voir des costumes encore accrochés dans l'armoire, comme si le temps s'était arrêté. Ses souliers reposent toujours près de lit. Ça fait presque froid dans le dos, c'est comme si il avait disparu.

J'ouvre un tiroir et trouve une lettre tachée. Mais je n'ai pas le temps de la lire que j'entends des pas rapprochés, comme si quelqu'un courait dans le couloir. Mon sang ne fait qu'un tour, mais heureusement c'est une personne que je connais bien qui rentre essoufflé dans la pièce.

- Cache-toi. Expire difficilement James.

- Quoi ?

- Fais ce que je te dis. Vite.

Le métis attrape mon poignet et court vers le dressing de Mr Chair, on s'enferme et il me fait signe de me taire. J'entends effectivement des pas puis une conversation. Je n'arrive même pas à respirer correctement, la poussière ambiante m'empêche d'inspirer convenablement. Je manque de tousser.