Cataleya : Nos défunts nous ont réunis

Partie 27

Précédemment...

Prise d'impatience j'ouvre alors la porte et là je vois Naim.

J'ouvre grand mes yeux ne sachant comment réagir ou même quoi dire. Je reste là à le fixer bouche bée. Pendant que lui , face à moi , ne bouge pas non plus mais ne réagit pas. Puis d'un coup , il me dit :

- T'es seule ?

Moi : Non , mon frère est là.

Lui : Bon je descends alors , prépare toi rapidement et rejoins moi en bas je serai dans une voiture noire.

Puis sans même que je ne puisse lui répondre , il s'en va. Je referme alors la porte et vais dans ma chambre pour me changer. Je suis sous le choc , il était là , face à moi , et moi j'ai fais quoi ?! Je suis restée là au lieu de dire ou faire un truc. Sincèrement je n'aurais jamais pensé que nos premières « retrouvailles » après son départ seraient de la sorte. J'ai toujours imaginée que l'on serait heureux , déjà , simplement , heureux. Mais non , là, il m'a parlé de façon très détachée , c'était la première fois qu'il me parlait avec ce ton et ça m'a fait mal.

En m'habillant je ne fais que de repenser à ce qu'il vient de se passer , ça m'a vraiment blessée. Je ne saurais vous expliquer le ton et l'intonation exacte qu'il a utilisé mais c'était tellement , vide, sans émotions , on aurait dit qu'il n'avait pas d'âme, que c'était un fantôme. Ça me brise littéralement le coeur , parce que je sais que c'est de ma faute et que je ne peux m'en vouloir qu'à moi même mais c'est juste que tout s'est passé tellement vite que je n'ai su comment m'y prendre. J'ai été prise de court.

Une fois prête , je prend mon sac avec évidemment mes clés puisque je ne sais pas si Karim sera là à mon retour ou non. Une fois devant la porte , je ne sais pourquoi , mais je suis prise d'une énorme angoisse donc je prend une grande inspiration et dès que j'ouvre la porte, je me retrouve face à Leila. Je ne sais pas si vous vous souvenez d'elle mais c'est L'ex/ la copine de Karim, je ne saurais vous le dire exactement puisque je ne me mêle pas de leurs affaires et puis sincèrement depuis que mon frère a « vrillé » j'essaie de me détacher au maximum de lui parce que je ne veux plus m'attacher aux personnes qui me font du mal.Je sais que c'est mon frère mais je suis en train de me détacher sans le faire « exprès ». C'est comme une sorte de technique de défense affective .

Bref , je la salue , la laisse entrer et faire ce qu'elle veut , je lui dit également que si elle a faim elle fait comme chez elle et qu'il doit rester un peu de ce que l'on a mangé ce midi et je pars.

À chaque marche que je franchis, lors de ma descente , je sens mon coeur battre à la chamade et j'irai même jusqu'à dire que je sens ma tête tourner. Vous l'avez compris, j'ai peur, je suis même terrifiée. Je ne sais pas à quoi m'attendre , je ne suis pas prête à affronter ce conflit avec lui. Je n'en ai pas envie , j'ai juste envie que tout redevienne comme avant, que je redevienne la jeune femme qui était sûre d'elle.

Une fois en bas , je vois au loin la fameuse voiture et j'arrive à le voir à l'intérieur. Je m'avance et monte , j'ai une boule au ventre horrible , je suis tellement mal que je n'ose même pas parler ou même bouger. Je le sens , je l'ai fortement déçu et j'ai peur de finir seule. Je sais notre rencontre a été rapide et aussi notre relation mais je vous promet que je suis vraiment amoureuse. Je pourrais même qualifier ça d'un coup de foudre , tardif , certes mais s'en est bel et bien un. Et je ne veux pas que ça se finisse à cause d'une erreur. Je ne veux pas être triste de nouveau par sa faute , la cause de beaucoup de mes pleurs , Adel.

...

Cela fait un moment qu'on roule , dans la voiture il n'y a qu'une seule chose , le silence. Même la radio n'est pas allumée, rien. Le néant. Le silence. Je fixe un point imaginaire dans la voiture et je sens son regard à quelques moments, je ne prononce rien. Je sens que si je fais le moindre mouvement ou si je prononce un son , je vais craquer. Et je n'ai pas envie de pleurer de nouveau , je veux savoir comment il se sent et il se positionne par rapport à la situation actuelle avant de me prononcer , par peur de dire ou faire une chose qui va seulement aggraver la situation.

Après encore quelques minutes , il se gare enfin , devant un sorte de parc , de plaine , je ne sais pas comment expliquer mais c'était beau , avec des bancs , de beaux paysages. Donc on descend et je le suis , toujours aussi silencieuse quand d'un coup , il prononce ces mots.

Lui : Tu l'aimes encore ?

Je vous promet qu'à l'entente de ces mots , j'ai senti mon cœur se briser. Je me suis sentie tellement sale , parce que cette simple question montre l'ampleur des dégâts et de la confiance perdue vis à vis de ma personne. Sans surprise j'ai éclaté en sanglots.

Lui, il est resté là à me fixer, sans rien dire. Puis a sorti un paquet de mouchoir avant de me le tendre. Mais je le sentais , il attendais une réponse. C'est légitime. Alors j'ai simplement répondu:

Moi : Tu ne peux pas revenir , ne pas me parler , rien me dire , et simplement me poser cette question ? C'est pas possible ! T'as pas fait tout ça pour ça ? Tu doutes autant de moi ?

Lui : Réponds moi

Moi : Je te l'ai pourtant dit. Je t'ai dit que c'était toi et pas lui. Que j'avais juste eu un moment de doute mais que comme je veux être honnête avec toi je ne me voyais pas te cacher ça. Oui je l'ai aimé , on allais se marier quand même. Mais aujourd'hui est ce que je le suis ? Non. Alors je comprends que ce que je t'ai dit a pu te déranger et te perturber mais ça. C'est vraiment blessant.

Il me fixe simplement comme s'il essayait de lire dans mes pensées. Puis d'un coup il me prend dans ses bras et me sert tellement fort , comme s'il avait peur que je m'en aille. Sans surprise , j'ai de nouveau pleuré de plus belle mais en le serrant en retour.

Cette micro dispute m'a vraiment fait voir et comprendre que c'est une bonne personne. Je n'avais jamais auparavant résolu mes problèmes de cette façon , à travers la communication même si nous n'avons pas beaucoup parlé mais c'était amplement suffisant. Et ça m'a montré que l'on peut résoudre ces derniers aussi rapidement qu'ils ont surgis.

Ensuite on a beaucoup parlé de ce sujet sensible qu'est « Adel » et on a fini par partir manger puis se balader un peu avant de prendre le chemin du retour. Sur le retour on a eu une discussion plutôt intéressante , qui jusqu'à présent , me fait m'interroger sur notre « avenir ».

Naïm : Tu veux pas venir vivre avec moi ? Dans ma ville ? Pour un nouveau départ ?

À l'entente de ces questions , j'ai simplement ris.

Naïm : Je suis sérieux , se sont de vraies questions.

D'un côté j'ai ma famille, ma vie ici , mais de l'autre ce ne serait pas mieux d'entamer une nouvelle vie , un nouveau départ, loin de tout. Enfin pas si loin mais seulement ailleurs?

À suivre
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Oui , j'ai disparu pendant un moment , je m'en excuse , je n'avais plus l'envie d'écrire. Je ne promet pas mon retour mais j'essaierai.
Bisous