04. Événements imprévus

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Je cligne des yeux à plusieurs reprises, pour adapter ma vue à cette lumière jaunâtre qui frappe au-dessus de ma tête.

J'ai une migraine atroce, et mon cerveau est complètement désorienté. Pendant un court instant, ma vision est floue. Le plafond apparaît en double et semble se mouvoir.

Peu à peu, je réalise que je suis allongé sur un lit. Une rafale de souvenirs me revient et je sens les battements de mon cœur qui s'affolent.

Je tente péniblement de reprendre le contrôle de mon corps encore engourdi, me redressant avec difficulté, l'esprit trop embrouillé.

Puis, je finis par remarquer mes doigts, qui sont bizarrement soutenus par une attelle.

Tandis que tout se remet doucement en place, j'écarquille les yeux en voyant que quelqu'un m'a soigné, bien que des douleurs musculaires soient encore présentes, ça reste tout de même supportable.

Je ne suis vêtu que d'un simple sweat noir, qui m'arrive au-dessus des genoux, dont les manches sont relevées au niveau de mes coudes, et qui révèle une peau, désormais, moins bleuté qu'il y a de ça quelques heures.

Ce qui est bizarre, puisque, vu la gravité des coups, cela aurait du rester visible, au minimum une semaine.

La dernière fois, trois semaine se sont écoulées, avant que ça ne disparaisse complètement.

Mon ventre se noue, me renvoyant à l'image, presque écœurante, de ces blessures qui enflaient en même temps qu'elle devenait violente.

Aussitôt, un sentiment de nausée m'envahit et instinctivement, je saute du lit. Mes yeux dérivent de gauche à droite pour visiter la pièce.

Il n'y a personne.

Doucement, la panique me gagne, quand j'envisage ne serait-ce que, la possibilité, qu'il ne soit pas mort.

Alors que mon regard se bloque sur le drap blanc qui couvre le lit, revenant sur chaque détail, lorsqu'il a complétement perdu ses esprits, jusqu'à l'instant où il s'est écroulé subitement sur le sol.

Un million de questions surgissent dans ma tête. Pendant une seconde, j'en viens presque à douter de ma propre existence. Et si les événements de la nuit dernière étaient bien réels.

Même si, mon état de santé me prouve le contraire. Je ressens une certaine incertitude quant à ce qui s'est réellement passé. J'observe la pièce, perplexe.

Et cet endroit ne m'est pas familier.

C'est beaucoup trop propre.

Les murs ne sont plus en bois. Et la fenêtre, dissimulée par des stores entrouverts, ne donne plus sur une longue allée bordée de pelouses qui s'étendent à perte de vue.

Cependant, ce qui est le plus étrange réside dans le fait que ce ciel nocturne, derrière cette surface vitrée, alors même que mes souvenirs se rappellent le contraire.

Combien de temps je suis restée inconsciente ?

Mes jambes m'emportent jusqu'à la fenêtre, ou j'aperçois une rangée d'immeubles, qui longe l'allée d'en face, sur une bonne centaine de mètres.

Plus loin, des grattes ciels aussi grands les uns que les autres, qui scintillent sous ce ciel sombre, et qui rendent la vue encore plus époustouflante.

J'ai dû rester inconsciente toute une journée, pour que l'obscurité environnante soit la même que la vieille. Mais cela ne dissipe toujours pas le doute quant à ma présence ici, et non chez lui.

Qu'est-ce qu'il s'est passé après que je me sois évanouie ? Où est-ce que je suis ? A qui appartient ce pull ? Est-ce qu'on a encore changé de camp ?

DARKSIDEDonde viven las historias. Descúbrelo ahora