(NDA pre chapitre : Back in time...)
Bella, 14 ans.
J'ai l'impression que ces mots me sont destinés. Qu'ils ont été écrits pour moi. Chaque jour, je passe par cette ruelle volontairement pour contempler cette phrase lourde de sens.
Ces lettres qui résonnent dans chaque particule de mon être, comme si le destin lui-même essayait de m'envoyer un message.
Plus je la lis, plus je me sens apaisée.
« Les choses font moins mal
lorsqu'elles sont délaissées »
La première fois que mes yeux ont rencontré cette phrase, c'était un jour de pluie. Les gouttes d'eau glissaient le long du mur, accentuant la transition des couleurs de l'écriture, du rouge clair au violet foncé. Comme les couleurs de l'arc-en-ciel.
Je me souviens avoir ressenti une étrange connexion avec ces mots, comme si quelqu'un avait compris les tourments qui tourbillonnaient en moi.
Parfois, je les détaille pendant des heures, imaginant l'âme qui se cache derrière ce dessin qui recouvre l'intégralité du mur.
C'est fascinant.
Je me perds dans la contemplation de ces mots alors qu'une voix inconnue m'arrache brusquement à mes pensées.
- Eh petite...p-par hasard...t'aurais pas du feu sur toi ?
Il s'approche avec une démarche maladroite, complètement ivre. Je le dévisage, et recule discrètement.
Son haleine empeste l'alcool, et ses vêtements sont usés. Ce qui ne m'étonne plus, vu l'endroit où nous sommes.
Le quartier des infâmes.
Là ou moi et mes semblables vivons. Loin de l'agitation du centre-ville, et loin des personnes qui nous méprise et qui nous confond avec de simples objets sans la moindre importance.
Ce qui s'avérait être utile dans ma situation.
Je lui fais signe de la tête, que je n'en ai pas, puis il s'éloigne en titubant, et je reporte mon attention sur les mots gravés sur le mur une dernière fois avant de partir.
Il est déjà treize heures et demie. Pourtant, le restaurant n'est pas bondé de personne, contrairement à hier. Je me demande si aujourd'hui est un jours spécial ou si, ce n'est juste pas mon jour.
J'inspire à fond l'air glacé qui chatouille mes narines, puis expire lentement en regardant mon souffle former un nuage devant moi.
Les minutes me sont compté. Si je ne trouve pas rapidement quelqu'un à dépouiller, je risque encore d'avoir des problèmes.
Je devrais peut-être tenter ma chance au RK Palace, qui vient d'ouvrir il y a une semaine. Je me rappelle que le jour de l'ouverture, il y avait une file d'attente d'au moins deux heures, tellement il y avait du monde.
C'était incroyable à voir !
Je balaie les environs, avant de faire demi-tour, en direction de l'avenue Peachtree Street. Après plusieurs minutes à longée ruelle après ruelle, mon regard tombe enfin sur l'enseigne du restaurant, et comme je m'y attendais. Il est plein à craquer.
Aussi bien l'intérieur qu'à l'extérieur.
Toutefois, je doute qu'on me laisse entrer avec cet accoutrement usée et sale. Sans parler de mes cheveux en pagaille, et de mon allure de squelette.
CZYTASZ
DARKSIDE
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