07. Faussement réconfortant

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- ... qu'elle est... ?

- Arrête de...quoi...citrouille.

Un sifflement résonne dans mes oreilles, me provoquant un vertige lancinant. Je grimace, accablé par une douleur qui engourdit mon corps tout entier réduisant mes membres à une pesanteur insurmontable.

Des voix assourdies s'élèvent au-dessus de ma tête. Deux ou peut-être même trois silhouettes me surplombent, engagées dans une dispute dont je ne saisis seulement quelques bribes.

- Il faut qu'on se...patron...tuer.

- Eh...oh...tu nous ent... ?

- C'est...il ne...vingt-trois heures quar...

Doucement, mes paupières s'ouvrent et tombent né à né sur une lumière aveuglante qui agresse ma vue encore sensible. Mon esprit demeure encore trop désorienté pour appréhender pleinement la nature de la situation qui se déroule devant moi.

Je me suis encore évanouie ?

Je secoue la tête faiblement pour reprendre lentement mes repères alors que mon mal de crâne surgit de nouveau.

Je plisse les yeux en grognant et petit à petit, ma peau se met à ressentir l'ambiance froide qui avait envahi tout mon être avant que je ne perdre connaissance.

La seconde qui suit, je sens une main qui vient tapoter légèrement ma joue me forçant à ré ouvrir les yeux.

La lumière est toujours pointée sur mon visage m'empêchant de voir clairement qui se trouve en face de moi. Rapidement, je comprends que je suis toujours au même endroit que tout à l'heure et que... rien n'a changé.

L'odeur qui émane de la poubelle à ma gauche m'irrite le nez, et fait remonter cette envie de vomir mes tripes jusqu'à dans ma gorge.

- Est-ce que tu m'entends petite ? demande une voix féminine que je ne reconnais pas.

- Pourquoi elle ne t'entendrait pas. Tu ne vois pas qu'elle a ouvert les yeux, riposte la voix de cet homme.

Il est encore là.

- Eh. Tête de citrouille, si c'est pour dire des choses inutiles, ferme-là, grogne-t-elle, en lui frappant l'épaule. Et enlève moi ce flash de la, tu ne vois pas qu'elle ne voit plus rien.

Remarquant qu'elle dit vrai, il dirige aussitôt son téléphone vers le sol, m'offrant enfin une vue plus ouverte.

- On fait quoi maintenant ? demande l'édit « tête de citrouille », alors qu'ils me dévisagent tous les deux d'un air perplexe, comme si j'étais devenu un fardeau en plus sur leurs épaules.

Pourquoi me portent-ils autant d'intérêt ?

Ne peuvent-ils pas simplement poursuivre leur chemin et faire comme si je n'existais pas ?

Tout d'un coup, sous la forte lumière pâle de la lampe torche du téléphone, et de la clarté de la lune, son visage s'illumine. Ses yeux s'écarquillent comme si elle venait de recevoir une révélation. Son expression inquiète et soucieuse, c'est rapidement transformer en une lueur d'espoir.

- Qu'est-ce qui te prend tout d'un coup ?

Il continue de la fixer d'un air figé, fronçant les sourcils dans l'attente d'explication.

Le silence qui s'ensuivit devient pesant, rendant l'atmosphère encore plus embarrassante, qu'elle ne l'est déjà.

- On va l'emmener avec nous, affirme cette femme aux cheveux blond vénitien, avec le sourire jusqu'aux oreilles.

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