23. Diversion

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(NDA pre chapitre : hi, I missed you. Back to the present. Bonne lecture)

Rien ne me ferait plus plaisir que de le voir croupir en prison pour le restant de ses jours. Encore mieux. Le voir me supplier de lui pardonner pour les mots blessants qu'il ne cesse de me répéter, et qui se sont ancrés en moi comme une affreuse mélodie qui ne veut plus quitter mes pensées.

Qu'il aille au diable, lui et ses ordres.

Je n'ai pas pu fermer l'œil une seule seconde, puisque monsieur en a décidé autrement. Plus encore parce que cette scène cauchemardesque, c'est tatoué au fond de mes yeux et à chaque fois que mes paupières se ferment, l'image me revient inlassablement...

Maintenant. Lorsque j'ai osé faire part de mes pensées à cet homme fait de glace, j'ai eu droit à des reproches qui sonnaient plus comme des menaces de mort, qu'autre chose. J'ai pourtant fait l'effort de lui demander gentiment que ce n'était pas en criant plus fort que sa vie va se prolonger, tout en prenant soin de finir par un « s'il vous plaît» désespérer.

Quatre mots que j'ai très vite regrettés...

Sans parler de mon corps en compote, j'ai mal partout. Tous mes muscles sont crispés à l'extrême, impossible de me détendre.

-        On ne t'apprend pas à obéir à tes supérieurs de là où tu viens ?

-        On m'apprend surtout à vous emmerder.

La réponse demeure coincée sur le bout de mes lèvres et qui ne trouve pas la force d'en sortir.

Mieux vaut économiser mon énergie pour quelque chose qui en vaut la peine.

Je détourne finalement les yeux, préférant concentrer mon attention sur cette étendue de terre qui défile à travers la vitre, me demandant comment je vais supporter ces prochains jours en sa compagnie dans cet espace confiné — même si j'avais juré que je le suivrai partout comme son ombre, plus facile à dire qu'à faire.

3 jours et 4 heures de route... 

Une véritable partie de plaisir.

Bien que, ça peut s'avérer être utile dans la mesure où ça pourrait nous « rapprocher ». Un mot qui me fait tressaillir jusqu'à la racine de mes cheveux.

"Finir ce qu'on a commencé"

Cette phrase me hante. J'étais bien décidé à fuir à la moindre occasion, à assumer pleinement mes actes, tant pis pour les conséquences, mais plus maintenant...pas après ce qui s'est passé.

Et puis, je doute qu'il me laisse partir sans mettre à exécution ses menaces.

Ainsi, je suis forcé de prendre mon mal en patience.

Alors, encore une fois. Pour les longues heures qui vont suivre. Je dois rester calme et douce. Acquiescer sans protester à chacune de ses instructions. Me montrer gentille et pleine de bonne foi. Puis, la touche finale, le faire flancher.

Il a beau prétendre que je ne représente rien à ses yeux, il reste un homme. Certes froid, impulsif, grincheux, bipolaire – ... – et cruel, mais un homme. 

...qui connaissent tous des moments de faiblesse.

Il y aura forcément un moment où il sera vulnérable et où je pourrai planter ma petite graine...il n'y a plus qu'à attendre.

Au début, j'avais opté pour une déclaration d'amour pétillante et envoûtante. Prétexter une sorte de coup de foudre, au premier regard. Mais la tâche s'avère être plus compliquée que prévu. Tout simplement parce que ça ne serait pas crédible, et aussi...

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