𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟸, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗 | 𝟷

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Note d'autrice. 

Bon dimanche ! Voici un petit chapitre bien chill avant le gros qui arrive mercredi (je frotte mes pattes de mouche encore une fois) : ici on explore un peu plus la relation d'Adrian avec sa grande soeur qu'on a pas encore trop aperçue, j'espère que ça vous plaira ! 

Encore une fois merci pour vos réactions du dernier chapitre, vous prenez le temps de commenter même quand il ne se passe pas grand chose et ça me fait tellement plaisir <3 J'ai si hâte qu'on avance dans l'histoire, il y a encore tellement de choses à venir ! 

Je ne sais pas ce que vous préférez lire, mais personnellement j'aime bien quand les choses arrivent tranquillement, j'aime développer les personnages, leurs caractères et leurs relations, donc j'aime toujours beaucoup les débuts :)

En tout cas, je vous souhaite une bonne semaine et une bonne lecture ❤️

— Par qui il a été soigné ? Est-ce que c'était Lucy ? Y'a intérêt, c'est la chef qui était de garde. Oh, attends, me dis pas que c'était Lucien ? Ce vieux con ne saurait même pas faire la différence entre un cul et un miroir tellement sa vision humaine est à -12, il ne devrait même plus avoir le droit d'exercer mais sa femme est directrice générale au Bureau de gestion de l'Atrium et — est-ce que c'est lui ? Comment se sent Ari ? Est-ce que t'es sûr que tu peux pas juste aller dans sa chambre sans le réveiller pour que...

— Leyna, par pitié, tais-toi.

Un long soupir s'échappe des lèvres d'Adrian alors qu'il relève la main pour venir se pincer l'arête du nez. Un léger mal de crâne commence à naître derrière ses paupières. Il se sent fatigué, la nuit est tombée depuis un moment, et même s'il ne compte pas retourner au bureau demain, cela ne l'empêche pas d'avoir des choses de prévu.

— Tu ne peux pas m'en vouloir de glaner des infos. Merde, je peux pas croire que vous m'avez pas appelé, j'ai eu envie de vomir toute la soirée d'hier, je savais pas pourquoi et j'apprends ce matin que...

— On pouvait pas, Leyna. Ça aurait changé quoi ? T'es à l'autre bout du continent.

Sur l'écran de son ordinateur, sa grande sœur serre les lèvres et baisse les yeux, le regard sombre. Elle paraît vexée mais c'est la stricte vérité : elle a pris l'avion un mois plus tôt en direction d'une petite ville dans le sud pour un remplacement urgent. Le manque de médecin dans ce coin est si important qu'un appel général à été lancé pour un détachement provisoire, et même si son contrat devait de toute façon se terminer dans une semaine ça ne changeait rien à la situation.

Leyna McHale était à plusieurs heures d'avion.

— Je peux pas m'excuser pour ça, murmure-t-elle.

Le regard d'Adrian s'adoucit.

— C'est pas ce que je voulais dire, assure-t-il. Mais on avait pas le temps de t'appeler, on devait le retrouver et...

— Je sais. Je comprends. En plus, Mika m'a parlé d'un de vos collègues qui est venu vous aider. Elle avait l'air vexée pour je ne sais quelle raison, mais...

Adrian sent sa gorge se serrer légèrement, et sur l'écran le visage de sa sœur s'éclaire. Elle plisse les yeux, rapproche son visage de l'écran.

— Qu'est-ce que c'est que cette expression ? demande-t-elle.

— Rien.

— Adrian ?

— De quoi tu parles ?

Sa main vient placer une mèche rebelle de ses courts cheveux blonds derrière son oreille et elle sourit. Un rictus, du genre de ceux qu'elle avait quand ils étaient plus jeunes, juste avant de jeter ses jouets par la fenêtre ou de le pousser dans l'étang pas loin de la maison.

— Un de vos collègues ? C'est ça qui t'a fait réagir ?

Il grimace, puis secoue la tête.

— Leyna, lâche moi.

— Oh, certainement pas. Je te connais comme si je t'avais fait, chéri, et ce visage là... vous êtes proches ?

Il déglutit, puis détourne les yeux. Mais elle semble mal interpréter ses gestes car la seconde suivante elle se met à ricaner.

— Alors là, je vais devoir en parler à Mika. Elle sait quelque chose ? Est-ce que tu comptes encore te taper un de tes...

— Leyna, gronde-t-il sévèrement. Ça suffit. C'est pas ce que tu crois.

Il soupire franchement, le visage froissé.

— En fait, c'est même tout le contraire.

Sa sœur se calme légèrement, et l'instant euphorique disparaît aussitôt. Il voit sur son visage les traces de sa mauvaise nuit et de son inquiétude, et sait bien qu'elle se jette sur la première distraction pour ne pas avoir à penser à Ari.

De plus, si Mika s'est toujours contentée de quelques remarques par-ci par-là, Leyna est une grande sœur agaçante qui pense devoir tout savoir sur sa vie.

— C'est un nouveau, il a rejoint notre équipe récemment. Enfin, ça commence à faire quelques semaines, mais...

Il se passe une main dans les cheveux.

— Je ne l'apprécie pas beaucoup. A la différence de Mika, qui l'a invité plusieurs fois à la réserve ces derniers temps. Et je pense que ça m'a distrait.

Ce n'est pas tout à fait un mensonge, mais ce n'est pas tout à fait la vérité non plus. Il n'apprécie pas beaucoup Kieren pour des raisons tout sauf valable, mais il ne le déteste pas non plus, et si sa proximité l'a autant perturbé ces derniers temps, c'est entièrement sa faute.

Un soupir.

— J'aurais dû sentir leur intrusion dans la réserve. Mais j'étais trop occupé... j'étais perturbé. Alors tu vois, dans les faits, c'est plutôt de ma faute que de la tienne.

Anne serait fâchée de l'entendre dire ça, mais il n'a pas envie de dire toute la vérité à Leyna. L'existence de Kieren est quelque chose qu'il a gardé pour lui un long moment, et il ne compte pas en parler maintenant.

— Adrian, dit-elle doucement. Tu sais que c'est faux. Tu n'es pas responsable de tout le monde. Et ce n'est pas parce que tu es le Descendant que tu es...

— ... invincible, termine-t-il. Je sais.

C'est quelque chose qui est difficilement envisageable, et il a mis un long moment à le comprendre lui-même. Il a beau être plus grand et plus puissant que ses pairs, il reste vivant, avec une part humaine dont il ne pourra jamais se débarrasser.

Il n'est pas le Représentant. Il n'est pas immortel.

Il n'est que lui.

— Est-ce que ce gars est con ? Il faut que je mette les points sur les i en rentrant ? Tu sais tu n'as qu'un mot à dire et...

— Oh, la coupe-t-il. Leyna, par pitié. Je suis plus en primaire.

— Tu seras quand même toujours mon petit frère, sourit-elle d'un air amusé.

Il lève les yeux au ciel.

— Mika et Neil aussi sont plus petits que toi, techniquement, pourtant je te vois pas aller leur demander ça...

Elle pose sa joue sur la paume de sa main et le regarde affectueusement. Il se tuerait plutôt que de l'avouer, mais un mois loin d'elle est une longue période. Elle n'habite plus avec eux depuis un moment, mais elle a toujours été plus ou moins physiquement proche d'eux.

— Ils se foutent pas perpétuellement dans la merde, eux. Et se font pas briser le cœur tous les deux jours, non plus.

Cette fois, il se retient de rougir.

— N'importe quoi, marmonne-t-il.

Elle sourit.

— Bon, sinon, finit par dire sa sœur alors qu'un bâillement manque d'arracher la mâchoire d'Adrian. Tu veux bien aller dans sa chambre pour me montrer qu'il va bien, du coup ?

— Leyna, pitié, t'arrives dans moins de dix heures. 

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant