𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟹, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗 | 𝟷

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Note d'autrice. 

Bon dimanche ! J'espère que votre semaine a été chouette ❤️

Un petit chapitre aujourd'hui, plus tranquille que le précédent (et oui, vous avez eu un bisou maintenant va falloir attendre avant d'en avoir un autre hehe) L'action va revenir progressivement, petit à petit, mais en attendant j'espère que ce chapitre vous plaira ! 

Je vous souhaite une bonne fin de week-end et à mercredi :)

Bonne lecture ❤️ 


Le petit nuage sur lequel il s'est lui-même perché s'évapore au moment même où il met un pied à l'Agence.

Il a passé, bien malgré lui, le reste de la nuit à penser à Kieren. Olympe, la grosse chienne qui a enfin accepté de quitter la chambre d'Ari, est venue dormir avec lui pour une fois. Elle a fini par lui grogner dessus au bout d'une heure, après qu'il se soit retourné tellement de fois dans son lit qu'il a fini par défaire les draps.

Il a essayé de penser à autre chose plusieurs fois, mais ses souvenirs anciens se sont mêlés aux nouveaux pour former une sorte de rêve lucide qui l'a forcé à mettre Olympe dehors au milieu de la lui — formulant milles excuses devant son regard outré — afin d'enfin pouvoir aller se soulager dans la salle de bain.

Mais ce matin, la tête ailleurs, ce n'est qu'en appuyant sur le bouton de l'ascenseur qu'il remarque la présence de Rose, absolument mortifiée dans un coin. Il remarque en même temps l'étage numéro 3 déjà allumé, vers lequel ils se dirigent.

Quelqu'un m'a dit que vous... n'aimiez pas trop quand les étrangers tentent de s'immiscer dans votre famille.

Il n'a presque aucun doute sur l'origine de cette idée. Il ne peut pas lui en vouloir, pas après tout ça.

— Tu..., commence-t-il en se frottant la nuque avec gêne. Tu vas bien ?

Elle acquiesce silencieusement.

— Ça se passe bien dans ta nouvelle équipe ? La capitaine c'est Annabelle, n'est-ce pas ? Il paraît qu'elle est gentille.

Il remarque la légère grimace qui déforme ses traits. Elle se maquille toujours de la même façon, avec un eyeliner pointu qui étire son regard profond. Ses vêtements noirs sont à l'opposé des t-shirts, des chemises et des pantalons colorés de Kieren.

Annabelle est une sorcière très puissante, un peu plus jeune que Ruby, qui a fait ses preuves à plusieurs reprises. En général, quand l'affaire concerne les sorcières, c'est son équipe qu'on envoie. Ils avaient eux aussi besoin d'un vampire depuis longtemps, et la mutation de Rose leur a permis d'enfin l'obtenir.

— Ça se passe bien, dit-elle d'une voix un peu basse, bien différente de celle, assurée et rieuse, qu'il avait l'habitude d'entendre. Annabelle est adorable avec moi.

Il acquiesce, soulagé d'entendre ça. Il n'en avait aucun doute, étant donné qu'à part Eliott, le vampire pédant de l'équipe 2 et Misha, une louve solitaire et antipathique de l'équipe 4, tous les agents de l'Agence sont de bonnes personnes et ont été soigneusement choisis par Ruby.

— Bien, c'est... bien. Comment tu vas ?

Il grimace intérieurement. Même Lace, qui se fiche des conventions sociales comme de son premier grimoire, sait qu'on ne demande pas à son ex comment elle va de cette façon, et certainement pas avec ce ton trop enthousiaste.

— J'ai croisé Kieren, il y a quelques jours, répond-elle à la place.

Adrian essaye de contrôler son corps, mais bien malgré lui sa tête se tourne rapidement dans sa direction.

— Il a l'air gentil. Et... c'est fou comme il me ressemble.

Elle relève les yeux, et Adrian voit exactement ce qu'elle veut dire. Des cheveux noirs, un regard sombre, une peau pâle, et presque la même forme de nez. Ils ont tous les deux, à présent, ce côté rigide propre aux vampires et cet effet curieux qui les fait tous les deux ressembler à une poupée. Certains vampires sont laids, comme les humains qu'ils étaient autrefois, et beaucoup n'ont rien des mannequins que les nombreux livres pour adolescents humains décrivent dans leur romance.

Mais ces deux-là ont l'air aussi frère et sœur qu'Adrian et Mika.

— Physiquement, je veux dire. Il est joli, même avec son mètre 80 et ses bras musclés. Tout le monde raconte à quel point il est devenu ami avec Mika, et comme il passe ses week-ends chez les loups. Je doutais, mais vu ta réaction... c'est lui, n'est-ce pas ?

Rose n'est pas méchante. Dans l'histoire, malgré ce que pense les autres, malgré tout ce que ses proches veulent croire, c'était lui le connard.

— C'est lui que je remplaçais, non ?

Il serre les lèvres et se retourne complètement vers elle. Ses chaussures à talons la font paraître encore plus grande, son blouson en cuir renvoie l'image d'une fille sûre d'elle, mais tout ce qu'il voit ce sont ses épaules tendues, ses yeux brillants et l'odeur de poussière qu'elle essaye désespérément de cacher derrière du parfum humain.

— Rose, je suis désolé, je...

— Je sais que tu l'es. Tu me l'as déjà dit plein de fois. En fait je...

Elle s'arrête quand les portes s'ouvrent sur le troisième étage.

— Laisse tomber, désolée de remettre ça sur le tapis. Je suis contente pour vous.

Rose le dépasse, et il ne tente pas de la rappeler. Les quelques mois qu'ont duré leur histoire lui ont appris une chose, c'est que lui attraper le poignet ne résulte qu'à la forcer à répondre par un poing dans le visage ; un réflexe qui doit être lié à sa transformation.

Elle ne se retourne pas une seule fois, et Adrian la regarde finalement disparaître dans une pièce sur la gauche.

Quand les portes se referment enfin, il ne peut retenir un soupir. 

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant