𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟹, 𝙺𝚒𝚎𝚛𝚎𝚗

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Note d'autrice. 

Bon dimanche ! 

Pour la première fois, je tente quelque chose que Wattpad a mis en place il n'y a pas longtemps : poster à retardement. En vérité quand j'écris ces mots il est samedi et je suis à deux doigts de partir pour l'aéroport :) J'espère que ce chapitre vous trouvera comme il le faut ! 

J'ai hâte de lire vos retours sur ce qui arrive dans ce chapitre, normalement il se termine pile au bon moment et il en frustrera sûrement certain hehe....

Présent

— Qui es-tu ?

Ses longs cheveux blonds tombent jusqu'à sa poitrine et ses yeux rouges luisent dans l'obscurité. L'odeur de roses a complètement disparu, remplacée par celle d'un vieux grenier rempli de toiles d'araignée et de poussière. Peut-être que c'est une perruque : il sait que les vampires sont loin des créatures belles et ensorcelantes que beaucoup de livres qu'il a lu dépeignent. Leurs corps ne meurent pas, mais ils s'usent, meurent de l'intérieur un peu plus. Ceux qui vivent aussi longtemps et ne s'alimentent pas de sang frais régulièrement finissent par perdre leurs cheveux, par avoir les ongles cassants, la peau craquelante. C'est particulièrement vrai pour les Types 4 ou 5, qui sont plus faibles que les autres, plus proches d'un corps humain.

Il n'y a sûrement que le Représentant, Cole, pour vivre éternellement dans un corps qui ne fanera jamais, qui ne s'abîmera jamais, et qui surtout ne mourra jamais.

— Je fais partie de l'Agence, répond-il d'une voix douce.

Cette fois, il ne se gêne pas pour écouter. Le corps de cette femme est calme et immobile, mais ses pensées hurlent et grognent de colère. La peur immense pour sa fille, les souvenirs de ces années qu'elle a passé avec un homme qu'elle a aimé sincèrement, mais qui s'est peu à peu éloignée d'elle.

Les images sont nombreuses et floues, et il peine à toutes les attraper. Elles suintent de tristesse.

— Je vous avais prévenu. Je vous avais dit de ne pas entrer.

— Je ne viens pas pour me battre. Ni pour vous arrêter.

— J'avais dit que ceux qui entreraient n'en sortiraient pas indemnes, insiste-t-elle.

Seule sa bouche remue. Le reste est si stoïque qu'elle ressemble à une statue.

Dans sa poche, Kieren voit l'écran de son téléphone se rallumer encore une fois et il sait qu'Adrian tente de le rappeler.

— Je veux juste parler, affirme-t-il.

Il fait un pas en avant : son pied se lève, se pose sur la marche du dessus, qui cette fois grince. Une goutte d'eau tombe de ses cheveux et s'éclate sur le parquet.

Il a à peine le temps de terminer son mouvement. Evelyne lève son bras, coupe son majeur avec l'ongle de son pouce, et la seconde d'après une lame de sang flotte dans l'air, dans sa direction, et se plaque contre la peau de son cou.

Kieren s'immobilise et déglutit. Il sent à quel point l'arme est affûtée, à quel point elle pourrait lui trancher la gorge à n'importe quel moment.

— Reste où tu es, ordonne-t-elle.

Il acquiesce doucement. La pluie redouble d'intensité, et il est bien trop concentré sur la femme devant lui pour continuer à écouter les voix affolés des flics en bas, dans le jardin. Personne n'est encore entré.

— Ils vont vous tuer, dit-il dans un soupir. Je veux juste éviter ça.

— Tu devrais avoir peur pour toi, plutôt que pour moi.

Fangs and RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant