𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟺, 𝙰𝚍𝚛𝚒𝚊𝚗

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Note d'autrice. 

Bon mercredi à tous ! 

Je suis ravie de vous poster ce chapitre, et j'espère que ce point de vue vous fera plaisir (personnellement, j'adore voir l'autre personnage s'inquiéter quand l'un d'eux est blessé héhé, et j'ai l'impression que je ne suis pas la seule) !

Rendez-vous dimanche pour la suite de ce chapitre... 

Bonne lecture ❤️


Ça n'a pas de sens.

C'est ce qu'Adrian s'est répété pendant les dizaines de longues minutes où il a hésité à entrer. Dehors, ses sens bloqués par la pluie diluvienne qui semblait redoubler d'intensité à chaque seconde, il s'est embrouillé avec chaque policier qui tentait de s'en mêler. Chaque fois que son téléphone tombait sur la boîte vocale de Kieren, que ce dernier n'a jamais pris le temps de personnaliser par l'une des formules de politesse habituelles, la rage d'Adrian augmentait un peu plus.

Ça n'a pas de sens.

Il y a deux jours, Adrian expliquait à Leyna que Kieren était un bon élément. Curieux mais à l'écoute, raisonnable, discret, observateur : il obéissait aux ordres sans rechigner, offrait des remarques intéressantes sur les affaires, et devenait très utile lorsqu'il s'agissait d'utiliser son don. Depuis qu'il est arrivé, il n'a jamais montré le moindre signe d'opposition, au contraire de beaucoup d'autres recrues qui n'ont pas fait long feu dans son équipe.

N'intervenez pas, d'accord ? Je te promets que ça va aller.

Adrian s'en veut presque, car pendant une seconde, une seule petite seconde, son ton assuré l'a presque convaincu. Il a serré son téléphone contre son oreille, a regardé autour de lui : la vampire n'a aucun antécédent, les flics soit disant blessés ont à peine quelques égratignures — elle les a menacé et a utilisé ses pouvoirs pour refermer la porte brutalement, l'un d'eux s'est cassé le nez dessus — et pour le moment elle n'avait pas l'air trop agressive au téléphone d'après le major.

Alors pendant un instant, il a pensé peut-être qu'il pourrait y arriver, peut-être que je pourrais le laisser faire, peut-être que comme c'est un vampire, il pourra la calmer. Peut-être que c'est le cas. Et peut-être que, s'ils avaient eu le temps de s'organiser un peu mieux, s'ils avaient prévenu la vampire de l'arrivée de l'un des leurs, si Kieren avait été là depuis plus longtemps, si tellement de choses, alors peut-être qu'Adrian l'aurait laissé faire.

Il aurait peut-être ignoré son loup, dans sa poitrine, grattant furieusement le sol à l'idée que Kieren soit en danger. Il aurait ignoré la manière dont son ventre se serait serré, et dont tout en lui se serait révolté à cette idée. Il aurait agi en capitaine, tête froide et cœur silencieux, et aurait envoyé l'un des siens faire un travail dont il est capable.

Mais là, comme ça, c'était impossible. Alors quand l'équipe d'assaut, seulement constituée de sept personnes mais armée jusqu'aux dents — presque trop —, est arrivée sur le parking du manoir, il n'a pas hésité à les suivre. Il a ordonné à Océane de prendre le commandement en bas, au cas où, et à Lace de préparer des tas épais de feuilles en dessous des fenêtres du bâtiment, si besoin.

Dans la demeure, Adrian sent l'odeur de Kieren traverser tout le rez-de-chaussée. Ses yeux suivent malgré lui le chemin que le vampire a dû emprunter en arrivant, ce qu'il a touché, ce qu'il a frôlé. Personne n'y fait attention, et le chef de l'équipe d'assaut lui grogne presque dessus quand il bloque en bas des escaliers. D'un regard furieux, Adrian le fait taire et le seul loup de l'équipe se recule un tout petit peu avec la mâchoire serrée. Ici, ce n'est pas lui qui dirige les opérations mais Adrian ne peut pas s'en empêcher.

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