Chapitre 15 : Olympe [corrigé]

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Vladimir se place devant moi, me soustrayant ainsi au regard insistant du nouvel arrivant, et attrape l'un de mes chaussons laissés à l'abandon. Avant que je n'aie le temps de comprendre ce qu'il va faire avec, il le lance à la figure de celui que je devine être le dernier homme du trio chez qui j'habite.

— Dégage, Andreas ! claque sa voix remplie de colère.

Ce dernier ricane, sans doute amusé par le comportement de Vladimir, et rentre dans la pièce en ignorant l'ordre qu'il a reçu il y a quelques secondes. Il tient dans sa main le projectile et le dépose par terre.

— Je voulais juste m'assurer que les nouveaux vêtements conviennent à la demoiselle, se moque-t-il en tentant de m'apercevoir derrière le dos de Vladimir.

— T'as acheté de la merde ! crache-t-il. Je t'avais dit qu'elle venait du sud et toi, tu prends des trucs à peine couvrants !

Je peine à comprendre la raison de son emportement. Est-ce parce que les habits ne correspondent pas à ce qu'il attendait ? Ou, car le dénommé Andreas est entré dans la pièce alors que j'étais à moitié nue ? Je l'ignore et quand j'essaie de le calmer, Vladimir me repousse dans son dos.

— Normal : les femmes du sud sont généralement bien foutues et je n'allais pas me priver de la vue qu'elle aurait pu m'offrir en les portant.

Sa voix mielleuse me provoque un haut-le-cœur tant elle me rappelle de mauvais souvenirs. Vladimir pose une main à l'aveuglette sur mon bras avant de s'emporter :

— Casse-toi, putain ! Tu sais parfaitement que ton attitude m'agace au plus haut point !

— Et c'est justement pour ça que je continue à le faire, rit Andreas à gorge déployée. Je vais donc vous tirer ma révérence et vous laisser en tête à tête. Vlad', j'aimerais bien dormir correctement... alors, ne la fais pas trop crier, hein ?

Je me fige face à son sous-entendu. Je sais très bien que Vladimir ne tenterait rien de la sorte... enfin j'espère. Alors que le blond serre les poings, je m'empresse d'enfiler le tricot et le pull en laine qu'il m'a donnés. Je n'ai pas spécialement envie de me retrouver à les séparer en sous-vêtements si jamais ils en viennent aux mains...

— Au fait, miss, reprend Andreas. Rose est arrivée il y a quelques instants et m'a envoyé te chercher. Elle t'attend dans le hall du manoir.

Je soupire de soulagement suite à ce changement de sujet qui va permettre à Vladimir de redescendre en pression. Je m'extirpe de la protection de son dos pour faire face à Andreas.

— Super. Merci beaucoup...

— Appelle-moi Andreas, me coupe-t-il en m'observant de la tête aux pieds. Et tutoie-moi, s'il te plaît.

Je hausse un sourcil devant son comportement et me contente d'acquiescer. Je suis vraiment heureuse de m'être vêtue pendant leur joute verbale, car, même ainsi, Andreas ne cesse de me déshabiller de son regard intense. Je me racle la gorge et il secoue la tête avant de s'en aller pour de bon.

À présent que je suis de nouveau seule avec Vladimir, je me tourne vers lui pour le remercier de m'avoir cachée d'Andreas. Les motsrefusent de franchir la barrière de mes lèvres lorsque je m'aperçois qu'il est en train de lutter contre la fureur qui a enflammé son visage.

— Tu sais, murmuré-je en posant une main sur son avant-bras pour tenter de le calmer, ce n'est pas grave s'il m'a vue ainsi... Mais merci de m'avoir dissimulée.

Ses yeux noirs de l'orage qui couve en lui se portent sur moi. Un frisson dévale mon échine alors que la peur broie mes entrailles. Et s'il décidait de me sauter à la jugulaire ? Vu son état, cela ne me surprendrait pas...

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant