Chapitre 43 : Vladimir [corrigé]

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Quand je pousse la porte de ma chambre, je souris en voyant Olympe allongée à plat ventre sur mon lit. Ses jambes battent la mesure d'une musique imaginaire. Elle est si concentrée qu'elle ne m'a pas entendu arriver et j'ai soudain une folle envie de lui faire peur. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Après tout, certaines personnes peuvent avoir des réactions inattendues lorsqu'elles sont surprises... Notamment celle d'envoyer des coups. Et, même si je suis un vampire, moins j'en prends, mieux je me porte.

Je me demande ce qui retient son attention au point qu'elle ne m'a pas remarqué. J'avance jusqu'à ma couche et évite les planches de mon parquet qui grincent. Je me penche par-dessus son épaule et un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres en apercevant le livre de botanique médicinale que j'ai laissé dans l'armoire à son intention.

Olympe se retourne d'un coup et ses grands yeux émeraude détaillent mon visage. Son bouquin claque tandis qu'elle le referme et elle s'assied en tailleur sur l'édredon.

— Tu en as mis du temps, me reproche-t-elle gentiment.

— Tu étais en bonne compagnie, ris-je en désignant l'ouvrage du menton. Je me suis occupé de retaper le terrain d'entraînement avec Andreas.

— Ils ont accepté ta requête du coup ?

J'acquiesce et prends place à ses côtés. Je soupire et me laisse tomber. Mon dos heurte les couvertures et un ronronnement m'échappe alors que je m'enfonce dans le matelas.

— Je vais aller dormir sur la banquette, dit Olympe en se relevant. Tu dois être épuisé par ta nuit. Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Et désolée si je suis une ingrate parfois...

Elle se lève, le livre dans les bras, mais je la retiens par le poignet. Ses iris verts se posent sur moi.

— J'ai une proposition à te faire, murmuré-je, sérieux.

La curiosité l'emportant, Olympe se rassit côté de moi et m'invite du regard à continuer.

— Comme tu voulais revoir tes grands-parents, mais que ce n'est pas possible pour l'instant, je me suis dit que je pourrais me renseigner de mon côté.

— Tu... tu ferais vraiment ça ?

J'acquiesce, un sourire aux lèvres, en apercevant les étoiles briller dans ses yeux.

— Il me faudrait juste l'adresse de ta ferme. Je peux même essayer de retrouver le reste de ta famille.

— Pour de vrai ? s'exclame Olympe en se redressant vivement et en serrant son bouquin contre sa poitrine. Tu pourrais avoir des nouvelles de ma mère et mes deux frères ?

— Je ne te mentirai pas sur ce sujet, la rassuré-je la dévisageant. Mais je ne pourrai rien faire de plus pour eux, vu qu'ils sont esclaves.

— Savoir ce qu'ils sont devenus, c'est super, Vladimir. Je n'en espérais pas tant. Je m'étais même résignée à imaginer leur vie et tout ce qui leur arrive. Donc, du fond du cœur, merci.

Elle me prend dans ses bras en prononçant ces mots. Je souris et lui tapote le dos. Je ne peux m'empêcher d'inspirer à fond quand dans son cou et ma gorge se serre. Olympe recule et bondit dans la chambre en piaillant comme un oiseau. Je l'observe, attendri, et me fige quand elle se retourne vers moi et que toute sa joie s'est évaporée.

— Tu as soif.

Je croise son regard perçant et déglutis. J'acquiesce quand elle fronce les sourcils, peignant un air sévère sur ses traits. Olympe dépose le livre sur la table de chevet qui jouxte le grand lit à baldaquin et s'assied à califourchon sur mes genoux.

— O... Olympe, bégayé-je, les doigts crispés sur la couette. Qu'est-ce que tu fais ?

Je tente de la repousser, mais elle ne bouge pas d'un poil. Elle prend mon visage en coupe et me force à plonger dans ses yeux.

— Ça sera plus simple comme ça. Maintenant, bois !

Parle pour toi ! Je cherche la trace de la moindre hésitation dans son regard. Mais je reste muet, car c'est la première fois qu'elle me paraît si déterminée, et je pose mes mains sur son corps chaud. L'une d'elles remonte le long de son échine tandis que l'autre demeure ancrée sur sa taille. Je la force, d'une pression ferme de mes doigts, à se rapprocher de ma bouche. Je renifle sa douce odeur sucrée une fois son cou à hauteur de mon visage. Je me laisse aller et lèche avec appétit sa peau délicate. Des gémissements lui échappent et j'arrête. Je plante mes iris à présent écarlate dans les siens et demande d'une petite voix inquiète :

— Ça te fait mal ?

Elle secoue la tête tandis que des rougeurs prennent petit à petit place sur ses joues. Rassuré, je retourne dans son cou et un sourire se dessine sur mes lèvres. Je la lèche encore et encore, profitant des doux bruits qu'elle laisse échapper. Je comprends la raison de ses gémissements grâce à notre lien et je ne peux empêcher mon cœur de s'emballer en rythme avec le sien. Ses geignements vont crescendo et je ne tiens plus. Mon instinct me hurle de le faire, que c'est le bon moment. Je plante mes crocs dans sa chair et déguste le cri coincé dans sa gorge au même titre que son sang qui envahit ma bouche.


Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirWhere stories live. Discover now