Chapitre 60 : Olympe [corrigé]

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Je suis épuisée ! J'ai à peine eu le temps de digérer que Thomas m'a trainée sur le terrain d'entraînement pour le reste de la nuit. Il m'a expliqué le programme qu'il m'a concocté et m'a ordonné de faire trois tours. Encore. Je me suis retenue de soupirer et me suis exécutée. Il m'a attaquée quand je suis revenue à ses côtés et je me suis retrouvée allongée dans le sable. Sa voix a résonné dans le silence pesant de la pièce alors que j'étais sonnée par ce qu'il venait de se passer :

« Tu es faible. Si tu restes comme ça, tu seras un boulet pour Vladimir. »

Bien qu'il ait raison et que je sois du même avis que lui, l'entendre de vive voix m'a profondément blessée. Je ne veux pas ralentir Vladimir dans sa vie et le handicaper dans son combat contre son frère. C'est pour cela que je reviens dans nos appartements encore plus courbaturée que la veille, avec un mal de dos plus virulent et en m'agrippant à mon esprit pour éviter qu'il ne se fasse la malle.

Je pousse la porte et suis surprise de voir Vladimir plongé dans un nouveau livre. Enfin... ce n'est pas le fait qu'il soit absorbé dans sa lecture qui m'étonne, mais plutôt qu'il n'ait pas réagi au boucan qu'a provoqué le battant quand il a grincé sur ses gonds. Je laisse la curiosité l'emporter et m'approche de lui sur la pointe des pieds. Lorsque j'arrive dans son dos, derrière la banquette en bois de rose et en velours bordeaux, je tombe des nues en avisant l'ouvrage posé sur ses genoux.

Une femme est dessinée à quatre pattes sur un lit, nue et échevelée. Sa bouche forme un « O » parfait et ses yeux sont révulsés. Un homme est derrière elle, au niveau de ses fesses, et la pénètre à moitié. Il a ses mains sur ses hanches et regarde vers sa chute de reins, les sourcils froncés.

La page d'à côté est noircie de petites lettres serrées. Je parcours les premières lignes et mes lèvres s'étirent sur mon visage en un rictus amusé. Alors comme ça, Andreas disait vrai tout à l'heure... Une idée me vient en tête et mon sourire l'élargit plus encore pour devenir machiavélique.

— La jeune femme hurlait à son partenaire d'accélérer. « Oh oui ! Oh oui ! » cria-t-elle alors que leurs peaux claquaient l'une contre...

Je n'ai pas le temps d'en lire plus. Vladimir referme son livre et le balance à l'autre bout de la banquette, comme s'il l'avait brûlé. Il se retourne pour me faire face, rouge de honte et les lèvres pincées.

— Je pensais que ce genre d'ouvrages ne t'intéressait pas...

— Ce n'est pas ce que tu crois !

— Andreas t'a forcé à le lire, c'est ça ?

Il hoche la tête, un air déterminé sur son visage cramoisi, puis se cache les yeux en laissant ses cheveux lâchés créer une barrière entre lui et moi.

— Jesuisalléluipiquerdanssachambre, marmonne-t-il d'un trait.

— Pardon ? Je n'ai pas compris.

Comme il ne reprend pas la parole, je contourne le canapé et m'agenouille devant lui pour essayer de croiser son regard. En vain. J'ai très bien saisi ce qu'il m'a dit, mais je souhaite le faire répéter juste pour le plaisir de le voir reconnaître que, malgré ce qu'il s'est passé ce matin, les livres pornographiques d'Andreas l'intriguent plus que ce qu'il veut bien avouer.

— Tu as très bien compris...

— Non.

C'est un mensonge, mais il n'en saura rien...

— Notre lien..., me rappelle-t-il.

Merde ! J'avais totalement zappé que c'était possible ! Comme je reste muette, il relève la tête et croise mon regard amusé. Il s'empourpre encore plus, mortifié que je l'aie surpris à s'adonner à ce genre de lectures.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirDonde viven las historias. Descúbrelo ahora