Chapitre 54 : Olympe

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Une fois prêts, nous quittons la chambre pour rejoindre le terrain d'entraînement. La lumière crépusculaire éclaire le sable, lui donnant une couleur douce et reposante. Thomas se trouve au centre de la pièce à double hauteur, campé sur ses jambes.

— Olympe.

— Thomas, lui réponds-je sur le même ton, pas trop sûre du comportement à adopter avec lui après notre dernière rencontre.

— On peut commencer ?

J'acquiesce et me rapproche de lui, seule. Vladimir s'est assis dans un coin de la salle pour nous observer et mémoriser ce que je vais devoir faire.

— On va démarrer en douceur, reprend Thomas quand je suis face à lui. Fais trois tours de terrain sans t'arrêter. Le but n'est pas de courir aussi vite que possible, mais d'échauffer ton corps. Donc, va à ton rythme, même si c'est lentement. Dès que tu auras fini, tu reviens au milieu en sprintant.

Je hoche la tête et m'élance le long de la ligne blanche.

— Olympe ! hurle Thomas. Tu utilises tout le terrain, pas que la moitié.

Je pleure intérieurement : j'ai bien deviné que, contrairement à l'autre fois, nous nous servirons de l'intégralité de la pièce. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et soupire de plus belle. Il est gigantesque ! Je vais en avoir pour trois plombes !

Quinze minutes plus tard, je termine enfin mon troisième tour. Je suis à bout de souffle, mais je dois encore sprinter pour rejoindre mon entraîneur. Je pivote dans sa direction, rassemble mes dernières forces et cours vers lui le plus vite que mes jambes engourdies me le permettent. À quelques foulées de Thomas, mes ces traîtresses me lâchent et je m'écroule sur le sable de l'arène.

— Olympe ! s'écrie Vladimir, paniqué.

Je ne lui réponds pas : ma respiration est hachée et il m'est impossible de parler pour l'instant. Je roule sur le dos et fixe les vitraux. Le soleil s'est déjà couché et la lune darde ses pâles rayons à travers le verre tinté. Qu'est-ce que c'est beau... Je pourrais rester ainsi pendant des heures et des heures.

La figure de Vladimir apparaît dans mon champ de vision, me forçant à concentrer mon attention sur lui.

— Comment tu te sens ?

Je me contente de lever le pouce en l'air, car je n'ai pas encore la force de prononcer le moindre mot.

— Tu es faible, déclare Thomas d'une voix froide et distante. Tu crois vraiment que c'est ta carrure de moustique qui va inquiéter Marius ?

Mes yeux roulent dans leurs orbites pour tomber sur Thomas. Je sais qu'il a raison, mon état en est la preuve. Pourtant je ne peux pas m'empêcher de le détester de tenir de tels propos. Surtout que je me suis donnée à fond !

— Tu deviendras un boulet pour Vladimir si...

— Thomas ! le coupe ce dernier, horrifié par les paroles qui s'échappent d'entre ses lèvres.

— Non, Vlad'. Il faut qu'elle entende ça. Si elle reste aussi faiblarde, tu passeras ton temps à te concentrer sur sa sécurité au détriment de la tienne.

— C'est... C'est pas... ce que... je veux, réussis-je à articuler entre deux respirations. Je veux pas... être un boulet...

— Alors, debout. On continue l'entraînement.

J'acquiesce, prends une grande inspiration et me relève. J'ai l'impression d'être un faon qui vient de naître tellement mes jambes tremblent.

— Bien. Maintenant que tu es échauffée, tu vas te mettre dos à ce mur et t'asseoir dans le vide.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum