Chapitre 64 : Olympe [corrigé]

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Je dois réveiller Thomas et Andreas au plus vite pour qu'ils viennent en renfort à Vladimir. Je sais que c'est son combat... Mais je me dis qu'un peu d'aide ne sera pas de refus. Surtout si Marius n'est pas seul.

La distance entre les trois chambres ne m'a jamais paru si grande ! J'ai l'impression de courir depuis des lustres quand j'arrive devant celle de Thomas. J'abats mon poing sur la porte. En vain. Personne ne m'ouvre. Je m'entête et continue à tambouriner contre le panneau de bois qui me sépare du loup. Je me doute qu'il doit être épuisé : il revient à peine de sa ronde de plusieurs jours et m'a entraînée la veille dès son retour toute la nuit.

Il doit se reposer...

La honte me noue les tripes et mes mains cessent petit à petit de frapper le battant.

Non ! Vladimir a besoin de l'aide et du soutien de ses deux amis !

Mes poings reprennent leur danse endiablée contre la porte et je commence à appeler, d'abord à voix basse, puis en hurlant presque. Je croise les doigts pour que notre ennemi ne m'entende pas, qu'il soit trop concentré sur son combat pour me prêter la moindre attention.

Un grognement me parvient de la chambre. Mon cœur se gonfle d'espoir et je continue mon vacarme contre le panneau de bois. Ma main rencontre soudain une matière moelleuse et ferme. En levant les yeux, j'aperçois Thomas, torse nu. Il a le regard embué à cause du sommeil et ses cheveux sont ébouriffés.

— Thomas ! crié-je dans un murmure en le secouant comme un prunier malgré notre différence de gabarit. Thomas ! Marius est revenu et Vladimir est allé le combattre !

Un soupir las lui échappe. Il gratte son ventre aux abdominaux saillants avec flegme. Des cicatrices blanchâtres marquent sa peau basanée, lui apportant un certain charme. J'ai envie de me gifler de penser ainsi et je me concentre à nouveau sur son visage.

— Va prévenir Andreas avant qu'il ne parte en ville. Je vais m'habiller et nous irons donner un coup de main à Vladimir, si c'est nécessaire.

Sur ces mots, il me ferme la porte au nez. Je hoquette, surprise par sa réaction. Malgré sa réponse d'ours mal léché, je souris : Vladimir ne sera pas seul dans son combat. Il pourra compter sur ses amis si jamais il vient à en avoir besoin. Et sur moi aussi, si je peux me rendre utile.

D'un pas silencieux, mais rapide, je rejoins la chambre du dernier habitant du manoir et cogne de toutes mes forces sur le vantail pour qu'il m'entende. Contrairement à Thomas, Andreas ne met pas trois ans à m'ouvrir et écouter ce que j'ai à dire.

— Entre, me dit-il, je vais me préparer. Je ne suis pas tranquille que tu restes seule dans le couloir si Marius est là. Surtout s'il y a un risque qu'il vienne accompagné...

Touchée par le geste prévenant d'Andreas, je le remercie et entre dans sa chambre. Elle a beau être d'une taille similaire à celle de Vladimir, elle me paraît beaucoup plus vaste ! Il n'y a pas de paravent qui la sépare en différentes parties. Les meubles en bois blanc sont repoussés contre les murs de la même couleur. Une frise violette orne la limite avec le plafond. De modestes gravures parcourent cet entrelacs de peintures et donnent l'impression qu'une histoire est contée. Le seul mobilier qui occupe le centre de la pièce est un énorme lit aux couvertures lilas et aux édredons immaculés. Les oreillers se succèdent du plus grand au plus petit et les couleurs varient selon leur emplacement sur le matelas. Un tapis de fourrure neige sert de descente de lit et des chaussons de cuir reposent dessus, signe évident qu'Andreas s'est réveillé en hâte.

Un vacarme sans nom m'interpelle. Cela provient de la salle de bain. L'endroit où est Andreas.

— Tout va bien ? demandé-je depuis la chambre.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirWhere stories live. Discover now