Chapitre 10

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Le baiser que nous échangeons est si doux et intense qu'aucun de nous deux n'a l'intention de le clôturer. Les yeux fermés, je peux sentir son pouls s'accélérer tant sa poitrine est appuyée contre mon torse et cela me surprend. Elle aime m'embrasser, et sa manière de le faire en dit long sur ses sentiments pour moi. D'ailleurs ressent-elle réellement quoi que ce soit à mon égard ? Ou bien c'est juste une femme infidèle qui aime s'envoyer en l'air avec le premier bel homme qui lui fait des avances ? Je ne sais pas, et pour le moment, je n'ai pas envie de le savoir. Tout ce que je veux, c'est aller jusqu'au bout de ce baiser qui est en train de faire naître un désir que je ne saurai contrôler si elle ne daigne pas de décoller ses lèvres des miennes.

Ses mains baladeuses qui jusqu'à là étaient dans mes cheveux se déplacent à présent lentement dans mon dos pour arriver jusqu'à mes fesses qu'elle caresse tendrement dans un premier temps, puis d'un mouvement brusque, elle les amène vers elle de sorte que nos corps ne fassent plus qu'un. Il n'en fallait pas plus pour éveiller tous mes sens: mes oreilles se réchauffent, mon sexe durcit contre son ventre et quand elle le sent, elle s'arrête de m'embrasser et se mord la lèvre inférieure en me dévoilant son regard le plus allumeur, le sourire aux lèvres. Et c'est à cet instant là que mon désir de lui faire amour est à son apogée. Je la veux, là maintenant, dans cette chambre d'hôtel. Mais suis-je vraiment ce genre d'homme ? Serai-je prêt à aller aussi loin avec une femme déjà prise ? Je sais qu'à l'instant où je franchirai cette étape, je ne serai plus le même homme. Je ne serai plus ce quelqu'un de bien que je m'efforce d'être. Parviendrai-je à me regarder dans la glace après ça ? Je ne crois pas.

Tandis que Marine, cette femme qui m'attire comme rarement l'ont fait mes autres amantes, attrape mon poignet avec l'idée de me faire atterrir dans son lit, je puise assez de force et de courage en moi pour décliner son offre si alléchante.

- Non Marine, je...je ne peux pas. Je suis désolé, je ne peux vraiment pas faire ça, je lui déclare en reculant les mains derrière la tête.

Je suis partagé entre une immense fierté qui a instantanément grandit en moi et un gêne que je ne peux décrire lorsque je quitte la chambre de Marine sans me retourner, ayant peur d'être assassiné par son regard d'assassin. Je viens de rendre la situation entre elle et moi embarrassante et je ne peux m'en prendre qu'à moi même. C'est moi qui me suis introduit dans sa suite alors qu'elle était sur le point de dormir. Malgré cela, je suis quand même fier de moi, j'ai réussi à être plus fort que mes pulsions sexuelles et c'est si rare que je ne peux m'empêcher de sourire timidement.

- Combien d'orgasmes ? m'interroge Amber sortant de sa chambre, une cigarette entre les lèvres.

- Pardon ? je lui demande surpris.

- Combien d'orgasmes ont suffi à vous faire sourire comme un petit adolescent de 15 ans qui vient de faire sa première fois ?

J'ai beau essayer de paraître impassible, mais la question d'Amber ne me le permet pas. J'éclate tellement de rire que j'arrive à lui faire esquisser un sourire et cela me rend encore plus fier de moi. Amber Lias a souri, grâce à moi. C'est un bon début.

- Marine... je veux dire madame Rossi et moi ne faisions que discuter.

- C'est ça, prenez-moi pour une conne, rétorque-t-elle en se dirigeant vers l'ascenseur au bout du couloir.

- Vous allez où ?

- Fumer. J'ai encore une demie heure à ce que je sache.

- Bien-sûr. N'oubliez pas mademoiselle Lias, que fumer tue, dis-je fortement pour qu'elle m'entende depuis l'ascenseur.

Broken I Where stories live. Discover now