Chapitre 47

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J'ignore pourquoi est-ce qu'elle le fait, mais je ne peux que m'en réjouir. J'ai récemment eu besoin que l'on s'occupe de moi, traversant une rude période, sans doute la pire de mon existence qui semble toucher à sa fin. Amber Lias s'occupe de moi. Je laisse échapper un petit cris aigüe lorsque le coton imbibé d'alcool du désinfectant qu'elle tenait pénètre l'entaille que j'ai sur la joue. Ça fait un mal de chien ce truc ! Ces salopards ne m'ont pas loupé. Dieu sait ce qui leur serait arrivé si j'étais toujours le Ethan Muller craint par un grand nombre de personnes.

- Vas-y mollo belle-sœur, la taquiné-je.

Elle ne réagit pas, elle continue de me soigner, minutieusement.

- Merci de t'occuper de moi Amber, vraiment. J'apprécie le geste.

- Je ne le fais pas pour toi, je le fais pour ton frère parce que je l'aime et que lui, malgré sa fierté, il t'aime toujours.

- Tu sais, moi aussi j'ai une bonne raison de te haïr, commencé-je en éloignant ma tête de son coton. Si tu n'avais pas ramené Paul ce jour là, personne n'aurait su ce que j'ai fait et je serais toujours le même beau-frère qui t'aurais mis des bâtons dans les roues à chaque fois qu'il en aurait eu l'occasion.

- Donc tu n'as vraiment pas honte de tes actes ?

- Je devrais avoir honte ? J'ai été élevé comme ça, c'est ça mon éducation.

Quand Paul m'a dit que tu étais la pire vermine de ta famille, j'ai refusé de le croire. Je lui ai dit "non, ça doit se jouer entre sa démoniaque mère et sa satanée sœur." Il m'a affirmé que je me trompais. Il m'a dit que c'est comme ça que vous fonctionniez dans votre famille et que quoi qu'il arrive, ça ne changera pas. Que les valeurs et les principes que vous ont inculqué votre mère sont si encrés en vous qu'être odieux et dépourvus de bon sens sont devenus comme naturel pour vous. Je refusais toujours d'y croire, je me suis dite, "non, peu importe ce que l'on nous enseigne, nous sommes tous capables de noue faire notre propre avis, nous sommes entièrement responsables de nos actes et ne pouvons rejeter la faute sur l'éducation que l'on a reçu de nos parents" et tu veux que je te dise ? Je pense que tu réalises à quel point tes actes étaient...révoltants que tu en as honte. Tu as tellement honte d'avoir eu des rapports sexuels avec ta sœur, de lui avoir donné le sida et de m'avoir fait croire que je l'avais aussi que c'est plus facile pour toi de rejeter la faute sur ta mère.

J'éclate de rire intérieurement mais mon expression du visage reste inchangé, j'ai les traits serrés. Cette pauvre fille vient de lire en moi comme dans un livre ouvert mais je hais donner raisons aux gens.

- Tu as raison sur une chose Lias, l'éducation que ma mère nous a inculqué à mon frère, ma sœur et moi est si encrée en nous qu'il nous est devenu normal d'être ce que nous sommes. Elle nous a appris qu'il était de notre droit de faire absolument tout ce qui nous plaît, peu importe les répercussions et ce que les gens comme toi pourraient en penser. D'après elle, les limites sont fixées uniquement pour être dépassées, et, les gens qui comme nous sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche ne devraient rien considérer en tant qu'obstacle. Elle n'a bien évidemment pas oublié de nous apprendre que de nos jours, on peut tout obtenir avec de l'argent. Absolument tout est achetable. Les gens bien ne vont jamais bien trop loin d'après Rose, ce sont les "méchants" qui dominent. Ainsi, Candice a couché avec je ne sais combien d'hommes pour décrocher le rôle qu'elle a dans le film qui va sortir cette semaine, elle a confirmé la théorie de Rose qui suggère l'idée que les limites sont fixées pour être dépassées puisque son film promet d'être un franc succès. Thomas a couché avec une centaine de femmes uniquement pour confirmer la théorie de ma mère qui suggère l'idée que tout est achetable. Et, moi, j'ai...j'ai confirmé la théorie qui suggère qu'on ne devrait rien considérer en tant qu'obstacle en me faisant des femmes hautement placées dans pratiquement chaque pays de l'Afrique. Lias, c'est comme ça qu'on fonctionne car c'est ce qu'on nous a appris dès qu'on a su marcher.

Broken I Where stories live. Discover now