Chapitre 35

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Moi qui avais toujours considéré ma relation avec Lias comme une aventure passagère à nos débuts en tant que couple, j'étais loin d'imaginer à quel point son absence pourrait m'être douloureuse. Voilà maintenant trente-deux jours qu'Amber m'a quitté. Mon lit est bien trop grand sans elle. Son absence se fait ressentir dans chaque pièce de cette maison toute aussi vaste que mon lit, depuis qu'elle m'a délaissé.
J'ai bien évidement, tenté maintes fois de la voir, mais il semblerait qu'elle m'évite. Elle ne va plus à ses séances de sport le mardi matin, ne passe plus chez son coiffeur Juan le lundi après-midi, ne dîne plus dans notre restaurant préféré chaque samedi soir. Elle ne fréquente même plus les endroits pittoresques où l'on adorait passer du temps sous les rayons de soleil qui noircissaient nos peaux. Lorsque j'ai été vérifié si elle ne s'était pas réfugiée chez son père, ce dernier m'a annoncé qu'il n'avait pas eut de nouvelles de sa fille depuis le jour où elle lui a claqué la porte pour venir vivre avec moi. Léo m'a ensuite fait promettre de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour la retrouver. Aurait-elle fait une bêtise ?

Aujourd'hui, c'est du côté de Marine Rossi que je vais tenter de farfouiller, dans le but de savoir si elle aurait eut des nouvelles de Lias. Je suis conscient que Marine est la dernière personne vers qui elle se serait tournée, mais mon désespoir est si profond qu'il me pousse à négliger aucun détail. Après tout, elles sont de la même famille.

Le moral dans les chaussettes, je m'aventure dans le bar de mon salon où je me sers le whisky favoris d'Amber: le Jack Daniel's. Je l'avais toujours trouvé trop amer, trop fort, mais aujourd'hui, comme depuis deux semaines, j'y ai pris goût. Je me saoule de plus en plus. L'alcool est l'unique refuge qui me permet de me forger un bien-être, que Lias est en sécurité. Que tout va bien se passer.

- Ne me dis pas que tu vas encore te saouler Thomas ? me gronde Rose en me prenant mon verre des mains.

- Ça va, je ne suis pas encore soûl, dis-je à voix basse, en me dirigeant vers le couloir qui mène à ma salle de bain.

- Thomas, m'arrête-t-elle.

Je me retourne lentement vers elle et attends quelques secondes en la regardant, qu'elle me dise ce pourquoi elle m'a appelé.

- Je suis désolée. Pour Amber, elle me dit en s'avançant vers moi, avant de me prendre dans ses bras.

Les bras d'une mère quelques soit ses défauts, seront toujours, normalement, un endroit rempli d'amour lorsqu'ils vous accueillent. Ils éveillent naturellement en vous un sentiment de protection, d'assurance sachant qu'une mère ne permettra jamais qu'il arrive quoi que ce soit de mal à ses enfants. En ce qui concerne ceux de la mienne, ils ne me procurent aucun sentiment. Son étreinte m'est égal. Je devrais pourtant la haïr, la blâmer puisqu'elle est responsable de la désillusion que je traverse, mais à la place de cette aversion, il n'y a rien. Ma mère et moi n'entretenons pas la relation que chaque mère devrait avoir avec ceux qu'elle a mît au monde.

- Thomas, il faut qu'on parle, dit-elle en prenant ma main, nous conduisant vers la sortie du salon.

Affalé sur un des divans de ma véranda, Rose me serre un cocktail de fruit qu'elle vient de me concocter avant de s'assoir sur le divan en face du mien. J'en fais un cul sec avant de la regarder d'un air interrogateur, patientant à ce qu'elle entame la discussion que nous allons probablement avoir.

- Elle te manque, n'est-ce pas ?

Je lève les yeux au ciel exaspéré par sa question niaise dont la réponse est l'évidence multipliée par l'évidence.

- Je vois, écoutes Thomas je ne savais pas que tu éprouvais réellement des sentiments pour cette fille. Je veux dire, tu es sorti avec des tas de filles et à chaque fois tu me remerciais quand je mettais un terme à ces relations sans lendemains dont tu étais prisonnier parce que tu avais peur de les quitter.

Broken I Where stories live. Discover now