Chapitre 13

11.4K 535 39
                                    

Je lui souris en hochant la tête et, tandis qu'elle recherche sa carte pour ouvrir la porte de sa chambre, je lui attrape les mains, la regarde droit dans les yeux et je me lance:

- Ne comptez pas sur moi pour m'éloigner de vous, surtout pas maintenant.

Elle me fixe avec de l'étonnement mélangé à de la fascination, puis elle déglutit.

- Vous pouvez me tutoyer, m'annonce-t-elle en souriant énigmatiquement.

- Que me vaut ce privilège ?

- J'sais pas trop, répond-elle en se grattant les cheveux.

- Et bien bonne nuit Amber, dors bien.

- Ça fait bizarre mais je vais m'y faire, bonne nuit monsieur.

Je suis rempli de joie lorsque je franchis le seuil de la porte de ma chambre. Est-ce parce que je viens de faire un grand pas dans ma relation avec Amber ? Je crois bien. Ressaisis-toi Tom! M'ordonne ma conscience que je décide d'ignorer. Je me sens si proche de mon but que cela me procure du plaisir et de la fierté. Oui je suis fier de moi. Pour être honnête, je ne pensais pas pourvoir ne serait-ce qu'avoir le droit d'avoir une conversation de 5 minutes avec Lias tant elle me détestait. À vrai dire cette relation m'occupe et m'aide par moment, à oublier que je suis actuellement dans la même ville qu'Emma, que je pourrais croiser à n'importe quel moment. Alors disons que mon rapprochement avec elle est aussi bénéfique pour elle que pour moi, c'est sans doute la raison pour laquelle je ne compte pas m'en éloigner.
Amber pense que je ne ressens que de la pitié à son égard, elle a peut être raison, mais au fin fond de moi, dans un endroit bien caché, je pense qu'il y a quelque chose qui m'oblige à me servir de cette adolescente pour complètement effacer mon ex-femme de mon esprit. Puisque c'est la seule qui parvient à avoir toute mon attention lorsque je suis avec elle, mon côté malsain me pousse à profiter d'elle.

Je dormais paisiblement comme un nouveau né sans problèmes ni responsabilité jusqu'au moment où je suis réveillé par un coup de fil très matinal. Je regarde d'abord l'heure qu'il est sur ma montre posée sur ma table de chevet. Bordel, qui ne dort pas à 5 heures 30 ? Je réponds tout de même, non sans marmonner avant.

- Allo mister Muller ? commence une voix qui m'est inconnue.

À moitié réveillé, je ne sais pas quelle langue parler. J'hésite quelques secondes faisant ainsi perdre patience à mon interlocuteur.

- Mister Muller ?

- Oh, sorry. I'm listening. (Oh désolé, je vous écoute.), répondis-je d'une voix endormie.

- Well, I'm sorry to announce you that because of the snow, we canceled your visit to our museum. ( Et bien, je suis désolé de vous annoncer qu'à cause de la neige, nous avons annulé votre visite dans notre musée.)

- It's snowing ? demandé-je en me levant pour ouvrir les rideaux de ma chambre d'hôtel.

Je suis grandement stupéfait du temps qu'il fait dehors. Je pourrais comparer cela à une tempête de neige, il neige tellement que je ne peux rien distinguer de ce qu'il y a dehors. Tout est blanc. Hier soir encore il faisait un temps agréable, le genre de temps qui nécessite qu'un pull. Maintenant il neige tellement que mettre le pied dehors serait stupide. Je suis légèrement déçu puisque je devais visiter le musée Tussaud avec mes élèves, mais nous ne pourrons pas, encore une fois. Pour rien au monde je prendrais le risque d'appeler le chauffeur de notre car étant donné les risques d'accident sur l'autoroute qui doit sûrement être dans un état catastrophique. D'un autre côté, je suis secrètement soulagé. C'est vrai que ces derniers temps je n'ai pas vraiment eus de repos, je suis constamment en mouvement et je commence à ressentir une fatigue à laquelle je pourrais succomber. Alors oui, cette sorte de tempête de neige m'arrange.

Broken I Where stories live. Discover now