Broken I

Chapitre 48

Mes journées se ressemblent toutes. Je sombre peu à peu dans une routine accablante. Chaque matin je me lève près d'un homme qui ne me touche plus, et pour cause, son fils partage avec nous notre california king bed.
Pour l'aider à garder en tête que nous sommes toujours un couple, je lui caresse les cheveux pendant son sommeil et l'embrasse à son réveil. Baiser auquel il répond par un sourire. Par politesse, je pense. Ensuite, je sors me doucher, il ne me rend plus visite comme il avait l'habitude de le faire. Non. Maintenant, il patiente. Il attend que j'aie fini de me laver pour se laver à son tour. Parfois, il se lave même dans la salle de bain de notre chambre. Sans doute pour m'éviter.
Après m'être âpretée, je me réfugie dans la cuisine où je croise tous les jours Ethan. Bon cuisinier, il a pris l'habitude de me surprendre chaque matin en me concoctant un petit déjeuner toujours différent. Thomas n'approuve pas la complicité soudaine qui s'est créée entre son frère et moi. Il imagine qu'Ethan a une idée malsaine qui ne cesse de croître dans son crâne. Je ne partage pas son avis, démuni de la fortune dans laquelle il a toujours été bercé, Ethan me paraît plus mûr et plus joyeux qu'il ne l'a jamais été. Bien que j'aime mon Thomas, je refuse de lui obéir. Je refuse de ne plus adresser la parole à Ethan.

- Alors ? Qu'est-ce que je vais manger ce matin chef ? demandé-je en entrant dans la cuisine.

J'espérais croiser Ethan qui est aussi matinale que moi mais il n'est pas là. Bizarre. Je me retourne lentement vers le frigidaire pour me servir un verre de jus d'orange frais en attendant que mon futur beau frère daigne se lever, et, je sursaute. Ethan s'était caché derrière la porte, gamin va !

- Tu n'es pas drôle, déclaré-je le cœur palpitant.

- Quoi ? Je t'ai vraiment fait peur ? se moque-t-il.

- Mais non...

- Si tu as eu peur, insiste-t-il en esquissant un sourire qui rapetisse ses yeux bleus.

- Non...

- Tu aurais vu ta tête Amber, c'était hilarant.

Je le toise et simule d'être contrariée, il se met dès lors à genoux et, toujours dans l'excès, implore mon pardon en me baisant la main.

- T'es ridicule, dis-je incapable de réprimer un sourire.

Thomas fait son apparition dans la cuisine, soupire, attrape brusquement ma main et me traîne jusque dans notre chambre. Son regard brûlant de haine me fait saisir qu'il n'est pas d'humeur joviale.

- Tu joues à quoi ? me questionne-t-il en souriant hypocritement.

- Je ne vois pas de quoi tu me parles.

- Tu te fous de ma gueule en plus, rapplique-t-il en croisant les bras. Promets-moi une chose Amber.

- Tout ce que tu souhaites mon amour, rétorqué-je sarcastiquement.

- Ne me fournie pas de bonnes raisons pour te quitter, ça sera la fois de trop, menace-t-il d'une voix rude.

J'ai beau chercher au plus profond de moi mais je ne parviens pas à trouver comment ma relation avec Thomas pourrait être plus pénible. Nous avons toujours eu des différents, mais cette fois, depuis que nous nous sommes donnés une ultime chance, les choses sont au point mort. Ce qui me pousse à me poser la question suivante: notre dernière rupture était-ce la fois de trop ?