chapitre 25 : Le couronnement d'Elessar

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Les jours qui suivirent la chute de Sauron furent probablement les plus heureux qu'Elanor connu dans sa vie.

Il n'y avait désormais plus aucune menace, et la guerre était terminée. Entourée de ses amis, elle pouvait enfin profiter de la tranquillité et rattraper le temps perdu.

Legolas passait le plus clair de son temps avec elle, lorsqu'il n'était pas parti dans l'exploration de la citadelle avec Gimli. Elanor avait parfois du mal à se séparer de lui. Cette sensation l'avait confortée dans ses sentiments, et elle savait à présent qu'elle ne quitterait jamais les côtés de l'elfe.

Elle lui avait avouée, peu après qu'ils soient revenus à Minas Tirith avoir revu Mandos lorsqu'elle s'était évanoui devant les Portes Noires. Legolas s'était montré surprit, puis extrêmement ravi lorsqu'elle lui avait déclarée avoir été autorisée à demeurer à Valinor.

Toutefois, Elanor se demandait de temps en temps si elle n'avait pas rêvée, bien que l'anneau d'Angmar ait disparu de la surface de la terre. Elle ne comprenait pas comment cela avait pu se passer. Son corps était resté en Terre du Milieu, et pourtant elle avait voyagée jusqu'aux cavernes, et c'est là que l'anneau avait été détruit. Une magie puissante semblait s'être opérée ce jour-là, une magie qui allait bien au-delà de sa compréhension...

Elle avait cherché des réponses auprès de Gandalf, mais il n'avait pas pu lui donner d'explication. Lui-même ne connaissait pas tous les pouvoirs des Valar, et il y avait des forces dans ce monde qui étaient selon lui imprévisibles et incompréhensibles, même pour le plus instruit des esprits.

L'anneau d'Angmar avait laissé à Elanor une cicatrice irréversible, aussi bien physique que psychologique. Parfois elle se sentait lasse, et elle sentait ses forces abandonner son corps. De plus en plus souvent, Elanor s'allongeait en pleine journée pour se reposer, sans pour autant parvenir à trouver le sommeil.

Par ailleurs la blessure à son doigt, là où elle avait mis l'anneau, ne s'était jamais résorbée. Aragorn avait examiné sa peau brûlée, mais n'avait pu trouver de remède pour la faire disparaître. Une malédiction puissante semblait l'avoir atteinte lorsqu'elle avait mis l'anneau. Glorfindel lui avait avoué qu'elle garderait certainement cette marque toute sa vie, et que les symptômes disparaitraient avec le temps.

Mais Elanor n'était pas la seule à souffrir du mal causé par Angmar. Frodon se tenait parfois la poitrine, tiraillé par sa vieille blessure que le Nazgul lui avait infligée au mont Venteux. Il avait très souvent un teint pâle, et même s'il souriait, il y avait des moments où la douleur le rattrapait.

Le hobbit récupérait très doucement de ses diverses blessures. Son corps avait retrouvé des forces, mais son cœur et son esprit eux en étaient ressortis meurtris et affaiblis. L'anneau semblait l'avoir marqué à jamais.

Elanor le surprit à plusieurs reprises porter la main à son cou, à la recherche de l'anneau qui avait disparu.

Frodon et Sam racontèrent leur périple jusqu'en Mordor, mais il resta de nombreuses zones d'ombres dans leur récit. Aucun n'expliqua par exemple pourquoi Frodon avait perdu un doigt, ni comment Gollum était mort. Mais aucun membre de la communauté n'osa le demander, même si chacun d'eux avait une idée de ce qui avait pu se passer.

Elle leur raconta également ce qui lui était arrivée après sa chute dans la Moria, et pourquoi elle était retournée en Terre du Milieu. Frodon et Sam restèrent pendus à ses lèvres, fascinés et médusés par ce qu'elle leur raconta.

Ils passèrent ainsi de nombreuses soirées autour du feu à discuter, souvent en compagnie de Merry, Pippin, Gandalf, Legolas et Gimli.

Aragorn les rejoignaient dès qu'il le pouvait, mais ses nouvelles obligations lui prenait beaucoup de temps et il y avait fort à faire depuis la défaite de Sauron. Certaines régions du Gondor étaient encore occupées par des orques, et il fallut alors envoyer des troupes pour les déloger. Les hommes du Sud avaient toutefois battus en retraite, et étaient retournés dans leurs contrées désertes sans demander leur reste.

Deux semaines passèrent, et approcha alors le solstice d'été, jour fixé pour la date du couronnement d'Aragorn.

Minas Tirith se mit alors en effervescence, et de nombreux visiteurs accoururent des quatre coins de la Terre du Milieu pour assister à la cérémonie. Fascinée, Elanor vit un ballet incessant d'hommes et de femmes affluer chaque jour dans les rues de Minas Tirith. Beaucoup étaient des nobles, mais il y avait aussi des gens plus modestes qui firent le voyage à la cité blanche pour voir le nouveau roi.

L'excitation devint palpable au fil des jours et lorsque la date du couronnement arriva, il y avait tellement de monde, que beaucoup ne purent atteindre la place haute de la citadelle.

Elanor avait la chance de se trouver parmi les invités d'Aragorn. Tout autour d'elle se trouvait des seigneurs habillés d'armures étincelantes, et de dames portant leurs plus beaux apparats. Elle reconnut le prince Imrahil dans la foule, ainsi que de nombreux autres princes et capitaines du Gondor. Un peu mal à l'aise, Elanor se demanda plus d'une fois si elle avait vraiment à sa place parmi tous ces gens si distingués. Elle n'avait pas oublié son passé et même si son héritage elfique avait refait surface, à sa plus grande surprise, elle n'avait jamais grandi dans ce type d'environnement.

Heureusement, elle n'était pas seule dans ce cas-là, et les hobbits qui se trouvaient à côté d'elle paraissaient tout aussi perdus. Ils s'étaient toutefois habillés pour l'occasion, et chacun portait une jolie veste de satin et de velours.

Elanor elle-même avait revêtu une robe blanche nacrée de gemmes blanches et brodée de fils d'or. Niphredil, son épée elfique, était accrochée à sa taille et le collier d'Estë reposait doucement sur sa poitrine.

Eowyn et Faramir se tenait à sa gauche, main dans la main et Eomer se trouvait un peu plus loin dans la rangée.

Elanor n'avait pas été très surprise en apprenant qu'Eomyn et Faramir étaient ensemble. Ils n'avaient pas été très discrets, surtout lorsqu'ils s'étaient embrassés du haut des remparts de Minas Tirith. Beaucoup les avaient vus ce jour-là et la rumeur s'était répandue comme une trainée de poudre dans la cité.

Eomer avait rapidement accepté la situation et avait même promis la main d'Eowyn à Faramir, sans émettre la moindre hésitation. Le fait de voir sa sœur aussi heureuse l'avait conforté dans sa décision, et un respect et une admiration mutuelle s'était installée entre les deux hommes.

Elanor parcourut la foule des yeux, remarquant qu'il manquait toujours à l'appel certains de ses amis. Legolas, Gimli, ainsi que le reste des elfes...

Elanor se demanda pendant de très longues minutes où ils pouvaient être, lorsque la grande porte du palais s'ouvrit et mit fin à ses réflexions.

Le silence tomba aussitôt dans l'assemblée.

Gandalf et Aragorn sortirent, suivit de Gimli. Le nain portait un coussin sur lequel était posée une couronne d'argent, en forme d'ailes d'oiseau marin.

Aragorn portait une lourde armure en argent, sous un pourpoint pourpre et une cotte de maille scintillante. Il était magnifique. Plus encore que lorsqu'il avait mené l'armée des hommes et des elfes à la Porte de Noire. Son visage était plein de sagesse, et c'est avec un air résigné qu'il s'agenouilla devant Gandalf.

Le magicien blanc prit alors la couronne et la posa sur sa tête.

- Et voici venir les jours du roi.

Aragorn se leva et se retourna. Tout le monde retint alors son souffle, ayant l'impression de le voir irradier d'une lumière pure, comme celle qui faisait rayonner les rois des temps jadis. La foule éclata soudain en un tonnerre d'applaudissements et se mit à l'acclamer :

- Elessar ! Elessar !

L'envoyée des Valar - livre IV (LOTR - Seigneur des anneaux)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ