chapitre 41 : à la croisée des chemins

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Les jours passèrent, et un quotidien presque ennuyeux s'installa. Elanor apprenait lentement à s'orienter dans les cavernes immenses, mais le royaume des elfes était si grand qu'elle s'y perdait très souvent.

Legolas était heureusement là la plupart du temps pour la guider. Mais Elanor avait peu à peu prit goût de s'aventurer seule sous les frondaisons. Lorsque Legolas sortait dans la forêt pour partir à la chasse, elle entrainait Gimli dans ses péripéties sans même lui demander son avis.

Legolas leur avait fait découvrir quelques endroits de son royaume, dont les enclaves cachées près de la rivière, et les salles souterraines qui renfermait de nombreux trésors... de vrais trésors. Gimli avait de loin préféré l'endroit où se trouvait les joyaux et l'or de Thranduil.

Mais hormis ces quelques endroits exceptionnels, la vie dans les cavernes du roi s'avéraient peu exaltante.

Les elfes sylvains se montraient rarement, et Elanor n'avait pas tardée à découvrir qu'ils n'avaient rien en commun avec leurs parents de la Terre du Milieu. Contrairement à ce qu'elle avait connue à Fondcombe, il n'y avait ici pas de fêtes données le soir au coin du feu, et les elfes ne chantaient pas, ni ne mangeaient ensemble. Thranduil paraissait faire peu cas des banquets de réjouissances, ni se soucier de divertir son peuple.

Les cavernes étaient froides et sans vie, et les elfes avaient des mines désespérément sombres et tristes. Etait-ce tout le temps comme ça ici ? s'était demandé Elanor, étonnée. Elle commençait lentement à comprendre pourquoi Legolas mourrait d'envie de partir, bien qu'il ait décidé de rester pour elle.

Comment avait-il put grandir ici... dans un endroit aussi glacial ? Ces elfes sont froids et silencieux...

Elanor se souvenait de la première fois qu'elle avait rencontrée Legolas. Il lui avait laissé exactement cette impression sur ce balcon à Fondcombe. A présent elle comprenait mieux d'où cela venait. Cette étrangeté semblait partagée par tous ici, bien que Legolas était en réalité moins froid qu'il n'y paraissait au premier abord...

Il n'y avait pas plus aimant que lui, ni plus généreux... et blagueur. Lorsque cela lui prenait.

Peut-être se faisait-elle des idées sur ces elfes sylvains. Tavor, Galion, Feren et Deren s'étaient montrés plus que chaleureux et accueillants, en fin de compte. Non... cette morosité ambiante avait l'air de venir d'autre chose...

La bataille de Dol Guldur... les elfes pleuraient certainement encore leurs morts, trop nombreux qu'ils avaient été.

Et Thranduil... et bien, Thranduil n'était nulle part. Elanor ne l'avait pas revu depuis de nombreux jours, et elle s'était aperçut en passant près du trône, qu'il ne l'occupait pas. Par trois fois elle était passée devant, et à chaque fois, il n'y était pas.

Ça commençait à faire beaucoup.

Elanor se souvenait très bien de ce qu'avait raconté le capitaine de la garde, Deren, lorsqu'il avait essayé de convaincre à tout prix Legolas de rester. « Il s'enferme constamment dans ses quartiers, et nous interdit de sortir du palais. Nous... ne pouvons plus voir la lumière du soleil. ». Ces mots l'avaient plus que troublée, et c'est en grande partie cela qui l'avait convaincue de rester...

Pourquoi Thranduil agissait-il ainsi alors que la guerre était terminée ? Cela n'avait pas de sens.

Legolas n'avait pour l'instant pas prit l'initiative d'aller voir son père. Elanor ne voulait pas le forcer, elle savait qu'il avait encore besoin de temps pour digérer leur dernière conversation. Et les elfes avaient surement besoin de plus de temps que pour les mortels. Mais plus les jours passaient, et plus Elanor commençait doucement à désespérer qu'il refuse, en définitive de se réconcilier avec son père.

L'envoyée des Valar - livre IV (LOTR - Seigneur des anneaux)Where stories live. Discover now