Partie 9

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Dès que je sens ma conscience me revenir, j'ouvre les yeux. Je suis dans la même chambre que celle où je dors depuis deux semaines. Ai-je rêvé la rencontre avec mes parents ? Sont-ils morts ? Et Sandrine ? S'est-elle rétablie ? Elle va bien ? Comment s'est-elle transformée ? Qui a tiré sur mes parents ? Je viens de me réveiller et un tas de questions se bouscule déjà dans ma tête. Je cligne des yeux, embués de larmes, et me redresse. La douleur au ventre est bien là. Je ravale mes larmes.

- Réveillée ? me demande une voix.

- Oui...

Quelqu'un me prend dans ses bras.

- J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais.

- Il ne fallait pas s'inquiéter..

- Si, Mady. Plus ça allait, plus ton état empirait. Dès que tu as ouvert les yeux, il s'est stabilisé.

Je regarde Matt. Il évite mon regard. Sandrine se redresse et me fixe. Je lui renvoie son expression.

— Comment tu vas ?

Ma question paraît la surprendre, puis elle semble se rappeler.

— Mon métabolisme guérit plus rapidement que la norme, la blessure n'était pas mortelle.

Sa façon de formuler me rappelle aussitôt la scène d'horreur qui s'est jouée devant moi.

- Comment as-tu fait ça ?

- Fait quoi ?

- Comment tu t'es transformée ?

- Oh c'est...

- On t'expliquera plus tard, la coupe Matt, étonnamment froid. Il y a une autre personne qui voudrait te voir.

Il ouvre la porte et Hugo pénètre dans la pièce. Il me regarde et sourit. Ses yeux sont rouges. A-t-il pleuré pour... moi ? Le grand Hugo aurait pleuré pour moi ? Il marche jusqu'au lit et me dépose un baiser sur le front. Je ferme les yeux. Une main me secoue.

- Ça va ?

Je les rouvre et souris. Il s'inquiète. Je suis peut-être importante pour lui, au final. Sandrine et Matt quittent la pièce et referment la porte derrière eux.

- Est-ce toi qui as tué mes parents ?

- Non.

- C'est vrai ?

- Oui. Je ne leur ai rien fait, je.. je te le promets.

- Je te crois.

Ma réponse paraît le surprendre.

- Ah bon ? Je veux dire, malgré tout ce que je te fais subir tu me crois ?

- Oui.

- Mais pourquoi ? Je ne le mérite pas.

- Tout le monde a droit au bénéfice du doute.

Il ébouriffe mes cheveux.

- Tu es parfaite.

- Non, j'en suis loin. Ça fait combien de temps que je dors ?

- Ça fait trois heures. Tu t'es réveillée étrangement vite.

- Est-ce que ça veut dire que... je suis comme Sandrine ?

- Non, tu regardes trop la télé, rit-il. Ah moins que toi, tu sois comme ceux de la télé...

- Est-ce possible ?

- Non, je te faisais marcher. Mais tu sais ce qu'est Sandrine exactement ?

- Non.

SingulièreWhere stories live. Discover now