Partie 23

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— Mais non, tu ne vas pas les rejoindre ! crie encore Matt dans ma tête.

Hier, c'est seulement hier qu'il m'a dit ça. Et me voilà aujourd'hui en robe de mariée, attendant l'heure où je devrais aller dire "oui" devant un autel, à Marc.

Marc, cette belle pourriture, qui m'a fait du chantage : si je lui disais "non" il allait faire du mal à Matt, Hugo ou Sandrine, ceux-ci étant enfermés je-ne-sais-où. Il m'a promis qu'il tiendrait sa parole et qu'il les libérerait si j'acceptais. Un simple petit mot qui peut changer tellement de choses...

Là, assise sur cette chaise, face au miroir, je m'observe. J'observe chacun de mes traits durcis par les récents événements. Je vais me marier... Je n'imaginais pas cela comme ça, à vrai dire.

J'imagine ma mère assise à côté de moi en train de me sourire. Le fait qu'elle ait voulu me tuer apparaît dans mon esprit. Son image s'efface en une sombre brume.

— Mady... commence Jeanne.

J'inspire et me lève, en prenant soin de ne pas froisser la magnifique robe que m'a achetée Marc. Il a au moins le mérite de cela. Jeanne m'ouvre la porte et glisse doucement sur le côté pour me laisser passer. Je sors de la pièce et suis Jeanne qui est réapparue devant moi. Elle sort du manoir et m'amène jusqu'à la tente où tout se déroulera.

Je marche d'un pas lent et soulève ma robe ivoire à la longue traîne pour ne pas trop la salir. Les manches en dentelle sont retenus par une attache à mon majeur.

— Je sais que ce n'est pas vraiment par choix que tu es dans cette robe mais tu es vraiment magnifique, me complimente Jeanne.

— Merci, dis-je avec un sourire qui sonne faux.

Elle se retourne et m'accompagne jusqu'à l'homme devant l'autel. Celui-ci sourit. Je regarde l'autre homme présent devant moi. Le bêta de Marc. Grand blond aux yeux bleu glacial, il me dévisage. J'arrive enfin à l'autel, sous le regard inquisiteur des quelques personnes présentes autour. Je ne les connais pas et elles non plus, pas étonnant qu'elles me dévisagent ainsi. Je renifle disgracieusement. Une blonde me dévisage, visiblement choquée par mon reniflement. 

— Chez nous, on va rapidement, lance le grand blond en me regardant.

Il attend de voir ma réaction avant d'enchaîner :

— Je vais à présent lier Mady et Marc Chêne. Veux-tu épouser Marc ? Marc veux-tu épouser Mady ?

— Oui.

Il m'a posé LA question et ne m'a même pas laissé le temps de répondre ?! Pour qui se prend-il ? Qu'il me laisse le minimum de dignité qu'il me reste.

— Eh bien pas moi, hurlé-je, profondément blessée dans mon orgueil, oubliant mes amis à cause de la rage immense qui m'envahit. 

— On ne t'a pas demandé ton avis, répond calmement Marc.

— J'avais bien remarqué justement et c'est même pour ça que je ne veux pas !

— Mais on s'en fout de ton avis. Tu n'as pas compris ? Tes amis, tu ne les reverras pas. Jamais.

Son ton est calme mais n'en est que plus menaçant.

— Je n'ai jamais dit refusèrent expressément par un petit mot qu'je sache ! Notre accord tient toujours et tu dois les libérer. 

— Bien sûr que non. Ce n'est pas parce que tu ne le dis pas que...

— Je ne dirais jamais ce mot ! Libère-les à présent !

— Tais-toi ! 

— D'accord...

Ses yeux s'agrandissent.

— Mais seulement si tu libères mes amis.

— Mais tu me fais chier avec tes "amis", ce que je veux c'est baiser la gueule à tout le monde.

Des murmures horrifiés parcourent l'assistance.

— Tu n'y arriveras pas avec moi.

—J'arrive à dresser tout le monde.

Il plissé les yeux et c ne le rend que plus effrayant. Ses traits étonnamment gracieux se déforment par la colère. Je persiste.

— Je ne suis pas un animal ! Tu n'as pas le droit de parler de moi ainsi.

— J'ai tous les droits, assure-t-il.

J'ai envie de hurler mais je me retiens. Je ne persifle qu'un simple " Libère-les " auquel il hoche négativement la tête.

— Non. Tu vas dire oui et vivre avec moi, telle la bonne fille que tu es.

— Je ne veux pas.

— Je m'en fous. Je ne t'ai pas demandé ton avis.

— Tu n'as pas le droit de t'en foutre.

— Ah bon ? Et pourquoi cela ?

— Parce que tu m'as promis de libérer mes amis.

Il passe une main sur son menton, agacé.

— Aucun rapport. Jean ?

— Oui, répond le bêta.

— Amène Mady voir ses amis.

— Oui monsieur.

Il me saisit fermement par le bras et marche sur ma robe. Je grogne. Ma louve se met soudainement à hurler dans ma tête. Je mets les mains sur mes oreilles. Lorsque je les retire, elles sont ensanglantées.

— Non...

La voix de Marc n'est plus qu'un murmure, comme terriblement lointaine. Je lui adresse un regard assassin et brûlant, tandis que j'enjambe Jean qui gise à terre sans que je ne comprenne pourquoi.

Je sors de la tente et suis mon instinct qui me souffle de me transformer. Ma robe de mariée à présent déchirée et tachée de sang, je cours à toute allure dans la forêt.

Une odeur m'attire alors et mes yeux ne me brûlent plus. Je pousse un soupir de soulagement et trottine jusqu'à une clairière. Je me couche au milieu pendant un instant lorsque j'entends un bruit derrière moi.

Je me retourne et me lève. Est-ce vraiment lui ? Je marche tranquillement dans sa direction. Il ne bouge pas et se contente de me regarder avancer vers lui. Un autre bruit de feuille me parvient et je me précipite aux côtés de ce loup familier. Un second loup apparaît. Celui-ci est gris clair avec de nombreuses rayures gris foncé, comme l'aurait été un chien bringé. Je ne le connais pas mais dans son regard je peux deviner qui est cette personne. Jean. Comment m'a-t-il trouvé ? Mady, c'est pas que tu es sale mais tu dégages une odeur..., m'indique ironiquement ma conscience. Je souris intérieurement. Le loup gris montre les dents et se met à grogner de plus en plus fort. Le loup à côté de moi fait de même. Je recule. Ils ne vont pas se battre tout de même...

Le loup gris se jette sur mon loup. Il essaie de l'attraper par l'encolure mais mon loup se défend bien et lui mord une patte. Un cri aigu sort de la gueule de ce monstre gris. Je me pétrifie. Il fait plusieurs tentatives de morsure mais échoue à chaque fois face à la rapidité et à la force de mon loup. Il finit par pousser un second cri mais de colère cette fois. Il saute sur mon ami. Celui-ci esquive et mord l'autre à l'encolure. L'autre tombe raide, mort. Non. Il n'a pas pu le tuer.

Théo ?

Oui ?

La voix est rauque, comme enrouée de ne pas avoir parlé pendant longtemps.

Comment tu sais mon nom ?

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Enfin !! Ce chapitre est arrivé, désolée pour le retard mais je passe des examens blancs et du coup avec les révisions et bien... j'ai pas vraiment le temps d'écrire mais j'y suis quand même parvenue !!

Merci pour les 3 000 vues bande de fous !! Merci beaucoup :-D

Je vous aaaaiiiiimmmmmeeeee

Bisous et à vendredi, les examens seront finis !! Au prochain chapitre

SingulièreWhere stories live. Discover now