Singulière

Partie 19

Point de vue de Matt

Je laisse Mady et Hugo sous forme lupine. Je décide de ne pas me transformer et de les observer de loin. Hugo laisse Mady seule avec Jack. Je ne le connais pas vraiment mais Hugo me dit qu'il pourrait me faire un bon ami : on est aussi froid et "sauvage" l'un que l'autre. Je n'ai pourtant pas l'impression d'être froid... Mady suit le gars qui lui fait visiter les alentours. Je souris lorsque Mady essaie de cacher sa nudité alors que je suis le seul à la voir... et elle ne le sait même pas. Une fois habillée, elle se rend chez le G.A.

Pendant que Mady entre dans le bâtiment, je sens un truc qui ne tourne pas rond. Des bruits de feuilles se font entendre. J'observe anxieusement la source du bruit dont je n'arrive pas à distinguer correctement la forme. Je m'approche doucement. Le bruit de feuilles s'arrête. Face à la source de ce bruit, j'étouffe un sursaut.

Point de vue de Mady

La personne qui me stoppe me lâche, tandis qu'un autre loup me stoppe. J'aurais pourtant juré avoir senti la présence de mon petit frère...

* * *

Mon père se précipite dans la maternité, j'essaie de ne pas le perdre et me mets rapidement à courir pour pouvoir le suivre. Il finit par s'arrêter devant une porte de chambre. Il frappe puis ouvre. Ma mère nous regarde tendrement, je souris.

— Je peux prendre Théo s'il te plaît, maman ?

— Bien sûr ma chérie mais fais attention à ton petit frère il est encore jeune.

Je sautille de joie, euphorique.

— Mady, qu'est-ce qu'a dit ta mère ? Fais attention à lui et arrête de sautiller ainsi.

— Oui, papa.

— Elle n'a rien fait de mal. Tiens-le bien d'accord. Mets mieux ton bras... comme ça voilà. Attention à sa tête. C'est parfait. Assieds-toi sur la chaise à côté.

— Elle n'a que 8 ans et tu lui confies Théo..

— J'ai confiance en elle et puis elle saura s'en occuper quand nous serons partis.

Papa acquiesce, peu convaincu. Je tiens fermement mais délicatement mon minuscule petit frère aux paupières abaissées et aux minuscules petites mains. Je le serre contre moi et respire son odeur particulière. Soudain je sens que quelque chose ne tourne rond. Je me lève précipitamment pour donner mon frère à maman.

— Maman, Théo est bizarre...

— Appelle un médecin !

— Oui je vais voir dans le couloir.

Mon père ouvre la porte et hurle dans les couloirs. Je regarde maman qui est en larmes. Je sors de la pièce pour trouver papa il est en train de parler à une infirmière. Elle appelle ses collègues et se précipite vers la chambre de maman. Elle prend le bébé et marche rapidement vers des portes interdites au public. J'observe tout cela sans comprendre.

Dans la soirée, on a appris que Théo ne reviendrait pas. Je m'en suis voulue. Maman et papa ne m'ont plus parlé pareil. Au fond, ils m'en voulaient aussi, même inconsciemment. Mais Théo ne reviendra pas.