Chapitre 10: Pain

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Ce long flash dans ma tête m'avait anéantit. C'était si difficile ... Cet enterrement, j'avais le droit de vouloir l'oublier non ? Je haïssais par dessus tout Mary de me causer tant de tristesse ! J'étais prête à lui pardonner et elle ...

Je m’allongeai sur mon lit, victime d'un terrible mal de tête. Le visage de Mary, moqueur, tournait en boucle dans ma tête. Quelle peste ! J'aurais voulu l'appeler sur le champ mais j'étais trop affaiblie et je ne voulais pas lui faire plaisir en lui dévoilant mes sentiments et mon état pitoyable.

Je restais des heures inactives tant la photo m'avait choqué. La tombe de mes parents, celle où j'avais passé la nuit .... Je voulais chasser cette horrible vision de mes pensées.

La vérité c'était que cette tombe m'effrayait autant qu'elle me répugnait, depuis la fameuse nuit funeste avec mes parents, je n'avais jamais eu le courage de retourner au cimetière, il fallait dire qu'à présent je n'habitais pas tout près.

Je conservais les effroyables souvenirs de cette nuit, de cet enterrement, et il avait fallut que Mary aille fouiller dans mon passé ! Minute, où s'était elle procurée cette photo ? On ne photographie pas comme ça les tombes tout de même !

Décidément, Mary ne cessait de me décevoir. Avec cette photo, elle se moquait ouvertement de moi, de mes fragilités. Je pleurais de rage à présent. Je lui en voulais tellement ! Elle n'avait jamais compris ma difficulté à cicatriser après ce choc qu'était la disparition de mes parents, elle me le signifiait ouvertement dans cet album.

Quelle bêtise d'ailleurs d'avoir ouvert cet album, d'avoir cru en sa sincérité, quelle idiote ! J'aurais voulu lui cracher à la figure des mots assassins, l'étrangler tant la douleur était atroce.

J'aurais pu rester me morfondre dans mon lit comme d'habitude mais cette fois-ci j'en avais décidé autrement. J'allumais précipitamment mon ordinateur et me connectais sur skype, par chance Mary était connectée et ne m'avait pas bloqué. Sans réfléchir, je débutais une conversation avec elle. Mais j'en fus pour mes frais, j'avais beau attendre une réponse de sa part rien ne vint, j'étais pourtant restée calme et polie jusqu'à présent. Mary avait-elle flairée l'embrouille ?

Finalement, impatiente, je lui lançai un appel vidéo. Pour ma plus grande surprise, elle répondit à cet appel. Je me trouvai finalement en tête avec Mary et perdit tout mon courage.

Je bégaillai pendant qu'elle me fixait méchamment. Au bout d'un long silence pendant lequel l'atmosphère me semblait électrique Mary me demanda :

- Qu'est-ce que tu veux ?

Cherchant mes mots, je restai silencieuse, elle prit cela comme de la provocation car elle s'emporta :

- Tu te moques de moi ? Je ne devrais même pas accepter de te parler. Alors sois gentille, parle, sinon je m'en vais. M'ordonna t-elle.

D'une voix enrouée j'expliquai :

- Tu ne répondais pas à mes messages, j’espérais que tu accepterais de me parler directement. Inventai-je.

- Ou alors tu comptais me harceler jusqu'à ce que je te réponde. Me corrigea t-elle d'une voix moqueuse.

Vexée je répliquai :

- Mais pas du tout je …

- Tu ?

Je décidais de me lancer en lui disant ce que j'avais sur le cœur -quoique le mot « cracher à la figure » aurait aussi parfaitement convenu.-

- Au départ, je voulais me connecter pour m'excuser de mon comportement, je me disais que c'était idiot de te perdre pour des enfantillages, finalement je me demande si tu ne l'as pas cherché.

Somehow, I would know ... [ ANCIENNE VERSION ]Where stories live. Discover now