Chapitre 27 : Swing

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Au beau milieu d'un nuage d'abjections, je m'étais trouvée tourmentée, rebutée par ma propre personne, - incapable de déterminer exactement ce que j'étais. De réaliser si égoïstement, je n'avais jamais cessé de tout ramener autour de ma petite personne - sans prendre en compte le mal que je pouvais causer.

J'avais par trop eu la prétention de croire avoir été la seule à souffrir.

Avoir été la seule à nager dans un océan de confusions. Dans une spirale de questions dépouillées de réponses.

J'avais pensé que je pouvais jouer ce rôle de sale enfant gâtée, parce que ce je vivais m'en donnait le droit. Parce qu'être dans une passe difficile m'offrait – d'après moi - tous les droits et excuserait tous mes débordements.

Que les personnes m'entourant comprendraient cela. Et que rien que pour cela elles resteraient à mes côtés. Pas parce qu'elles m'aimaient. Seulement parce qu'elles le devaient.

Andrew m'avait prévenue, à plusieurs reprises. Et notamment lorsque je lui avais reproché de disloquer toute sa famille par simple orgueil, de faire injustement du mal à Jace. Ce à quoi il m'avait répondu assez justement - finalement - que ' ce n'était pas sous prétexte que j'étais "malheureuse" que je pouvais tout me permettre. Que c'était bien trop facile. De l'être quand cela m'arrangeait. Que je serais amenée à le regretter.'

J'avais refusé de l'écouter. Ç’avait tellement été plus simple pour moi de lui rappeler ses travers !Vraisemblablement, j'avais pensé que je n'avais aucune leçon à recevoir venant d'un homme lui-même pleinement fautif. Que si quelqu'un pouvait se permettre de le contredire, de lui manquer de respect, c'était bien moi. Je n'avais pas vu le revers de la médaille. Parce que je le voulais bien.

Pourtant, la réalité crevait les yeux, il avait eu raison. Il m'avait prévenue. Il avait su voir, prédire ce qui ne pouvait qu'arriver, à en voir mon comportement ridicule. Ce je n'avais pas su voir. Ni prévoir.

Et il avait fallut que Clara me le fasse savoir dans des circonstances pénibles, que Mary me le reproche elle aussi, que je perde tous ceux que j'aimais pour le comprendre.

Je n'avais plus le droit d'être cette fille horripilante. C'était hors de propos.

Parce qu'au final, je n'avais fait que rendre plus malheureux les gens autour de moi.

Et ma condition initiale n'avait pas changée.

Je demeurai cette ombre évasive. Cette silhouette que l'on ne percevait qu'avec difficulté.

Cette ombre qui n'apportait que tristesse, mélancolie, peur et malchance aux personnes autour d'elle. Cette personne effacée qui au fond ne voulait de bien à personne.

****

Piteusement, j'avais refusé de rentrer directement chez moi. J'avais trop peur de ce qui m'attendait là-bas. J'avais enfoncé mes écouteurs dans mes oreilles, me perdant avec aisance dans les paroles de la musique. Paroles qui semblaient avoir été crées pour moi seule.

Et, sans prendre le temps de réfléchir, me l'interdisant formellement, je m'étais engouffrée dans le premier parc que j'avais pu trouver. Et dans une démarche par trop automatisée, j'avais traversé la pelouse jusqu'à atteindre les balançoires.

Somehow, I would know ... [ ANCIENNE VERSION ]Where stories live. Discover now