Chapitre 23: Nonsense

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" Je l'aimais, ma petite Elise.
Je l'aimais tellement, Charly.

Si seulement tu pouvais comprendre ça ... "

Je m'en veux de pas pouvoir te le dire en face. De m'enfuir avec mes problèmes. Mais j'ai besoin de la retrouver. Je suis sûre qu'avec du recul, lorsque ton père et moi te l'expliquerons tu comprendras.

N'essaie pas de comprendre. De nous suivre. Tu nous perdras. Tu souffriras encore davantage. Laisse ta rancoeur, ta curiosité de côté. C'est mieux pour toi. "

Un billet, froissé. Un mot, encore. Un mot que je ne trouverai jamais. Un mot qui ne m'apprendrait rien. Mais un mot  ou un rêve qui me faisait réfléchir, une fois encore.

Devais-je considérer ce cauchemar comme un avertissement ?

Certainement pas. Ce rêve devait être dû à la fatigue et à ma détermination.

Je chassai d'un revers de main le cauchemar et me parai de la robe bustier de ma mère. Je tressaillis en effleurant le tissu soyeux. Je me sentais si bien dans cette robe... Je pouvais sentir le parfum lilas de ma mère, sentir le vent soulever mes cheveux, je pouvais m'imaginer sa présence, l'imaginer portant cette robe, vivant à travers moi.

Mon ventre ne tarda pas à me rappeler que j'étais affamée. Je descendis précipitamment, saisissant l'occasion pour voir où en étaient Jace et son père.

J'étais persuadée qu'entre eux ce n'était plus qu'une question de jours, qu'ils allaient se réconcilier et être complices comme jamais ils ne l'avaient été.

Quand je descendis, je les trouvais tout les deux face au piano. Andrew pianotait distraitement sur les touches ivoires tandis que Jace écoutait ses explications.

« Il n'en sait bien plus qu'il n'y parait ». Plus j'y repensai, plus j'étais troublée. Que savait-il ? En quoi pouvait-il bien m'aider ? Pouvait-il m'apprendre le piano ? C'était absurde. Vraiment absurde.

- A toi maintenant. Décréta Andrew.

Andrew céda la place à Jace qui alla s'asseoir sur le tabouret. Il tenta de reproduire comme il le pouvait la mélodie que venait de jouer Andrew.

Au bout de quelques notes, Andrew bougonna :

-Recommence. Tout est faux.

Jace leva un regard étonné vers son père mais ne répondit pas et s'exécuta.

- Il y a encore des erreurs. Décréta Andrew d'une voix glaciale.

Je sentis Jace fléchir. Il inspira profondément et rejoua.

- Non pas cette note, tu te trompes sans arrêt. Reprocha d'une voix désagréable Andrew.

C'est à ce moment que Andrew s'aperçut de ma présence. Il me dévisagea de la tête aux pieds et fut saisi de tremblements.

- Cette robe... C'est celle de ta mère... Remarqua Andrew d'une voix chevrotante.

J'opinai.

Il sembla chercher ses mots mais renonça. D'une petite voix, il m'ordonna en évitant de me regarder :

Somehow, I would know ... [ ANCIENNE VERSION ]Where stories live. Discover now