Obsession

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- J'ai peur, soufflai-je entre deux hoquets de stupeur. Étrangement calme, il se contenta de me toiser de haut en bas avec indifférence.

- Ah ça... j'avais remarqué, finit-il toutefois par lâcher d'un ton étonnement calme. Je m'approchai, la respiration sifflante.

- Mais fait quelque chose ! le suppliai-je. Il me regarda avec dédain avant de hausser un sourcil.

- Que veux-tu que j'y fasse ? Tu devrais peut-être apprendre à te débrouiller toute seule, répliqua-t-il, ne cherchant même pas à cacher son agacement. Je sentis de grosses larmes rouler le long de mes joues et la honte me submergea précipitamment. J'avais bien piètre allure. Balayant une nouvelle fois ma fierté, je suppliais de nouveau l'inconnu qui m'était étrangement familier de m'aider.

- Je... j'ai besoin de toi... S'il te plaît, couinai-je, d'un air pitoyable. Il se mit à rire à gorge déployée et s'approcha lentement de mon visage.

- Tu es pathétique, me souffla-t-il, sans mettre le moindre filtre à ses propos. Je sentais les sanglots me bousculer, jouant à la bataille navale au plus profond de mon âme.

- Ne m'abandonne pas, marmonnai-je misérablement, n'ayant plus aucune fierté. Il me sourit de ses dents éclatantes et cruelles.

- Donne-moi une bonne raison de t'aider, me balança-t-il en me détaillant de son regard froid et démuni d'émotion. Je retenais mes larmes tel un vaillant soldat et rampais lamentablement vers lui.

- Je... tu ne pourras pas vivre sans moi... même si tu le souhaites au plus profond de toi. Nous sommes liés, lui dis-je en dernier recours, convaincu que mon argument fera mouche. Il s'approcha lentement vers moi et laissa un faible sourire se dessiner sur son visage.

- Mais qu'est-ce que tu crois ? Je n'en ai absolument rien à faire de toi. Tu peux sombrer et tomber au plus bas, c'est ton problème, pas le mien. Je me ferais même un plaisir de te voir couler et si je dois sombrer avec... soit, je n'en ai rien à faire. L'opportunité est bien trop bonne, me souffla-t-il en plongeant son regard glacial dans mes prunelles humides. Je sentais le désespoir gonfler ma poitrine, bien vite rattrapé par une rage profonde. Dans un cri bestial, je me redressais telle une furie et fonçais dans le miroir, le brisant en millier de débris. Brisant par la même occasion mon obscur reflet.

***

NDA : Hey !

Voici un texte que j'ai écrit sur mon portable pour le fun ^^ !
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Kissy +

Nakijo.

Les Mots NaufragésWhere stories live. Discover now