Horreur

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Un cri déchira le silence ambiant. C'était un cri rauque et terrifiant. On aurait dit qu'il provenait du méandre des enfers. La chaire hérissée par la peur, les regards arrondis par une frayeur grandissante, les cheveux tombant par poignet sous l'horreur, ils étaient tous transis, pétrifiés, dans l'attente de l'événement tragique qui survenait. Ils ne parvenaient pas à s'enfuir. Ça leur était impossible. Ils étaient comme fixés au sol, enchaînés à la terre qui se craquelait sous les cris de l'être. Sous leurs pieds, le sol se mit à trembler. La terre trembla avec frénésie et les cœurs des hommes ratèrent plusieurs battements.

Les arbres prirent feu, sans aucune raison apparente. L'incendie dévora les feuilles vertes et tendres, une à une. Il s'infiltra dans l'écorce, se mêla à la sève et ne laissa derrière lui que des cendres emportées par le vent. Les flammes prirent plus d'ampleurs et envahir l'espace, ne laissant aucune issue, aucun moyen de s'échapper. Les hommes étaient désormais pris au piège, tel de vulgaires animaux enfermés dans une cage faite de feu et de cendres.

Un nouveau hurlement terrifiant retentis et la terre s'ouvrit en deux. Une main dépourvue de chaire sortie du néant et agrippa les racines alentours, remontant à la surface du monde. Des cris muets s'échappèrent silencieusement de la bouche des prisonniers, qui contemplaient le spectacle sans pouvoir bouger.

L'être sortant des ténèbres de la terre, laissa sa tête hideuse voir le jour. Son crâne était dépourvu de cheveux, sa peau sans chaire laissait entrevoir des veines, ses yeux entièrement blancs semblaient avaler le monde l'entourant. Jamais, non jamais, il avait existé pareille horreur.

L'être d'une laideur repoussante s'avança en rampant, se léchant les babines, de sa langue coupée, telle celle d'un serpent. Il se dirigea vers les hommes captifs et poussa un nouveau cri. Agrippant la main du premier prisonnier, l'être l'attira contre lui. Il planta ses orbites d'un blanc laiteux dans ceux de sa victime et aspira son âme. Il en fit de même pour tous les autres êtres présents, avant de les attirer dans les profondeurs de l'abîme. Les portes du néant se fermèrent derrière eux.

Tandis que les captifs brûlaient pour l'éternité dans un bain de feu et de lave, l'être hideux parti rejoindre son maître. Lucifer l'accueillit à bras ouvert. Son serviteur avait encore accompli sa tâche avec brio. Les êtres ayant fait souffrir autrui n'avaient pas le droit de vivre heureux pour l'éternité. Non. Ils se devaient de souffrir jusqu'à la fin des temps.

NDA :
Hey !
Ce texte est assez particulier, j'espère qu'il vous plaira tout de même.

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A+++

Nakijo.

Les Mots NaufragésWhere stories live. Discover now