Chapitre 6

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On est dimanche. Lise est passée cet après midi parce qu'elle s'ennuyait. Apparemment son frère avait invité ses potes pour regarder je ne sais plus quel match et ça n'intéressait absolument pas la blonde. On a donc papoté devant une rediffusion d'une série américaine. Lise m'a dit être accro et qu'on devait absolument regarder la nouvelle saison qui serait diffusée dans quinze jours. Et cela tombe bien parce que ce soir là, je n'avais rien de spéciale à faire. Lise est sympa. Un peu fofolle mais sympa. Je crois qu'elle n'a pas beaucoup d'amies à la fac. Du coup, elle se venge sur moi mais ça me fait du bien de discuter un peu entre fille pour une fois. Pierre avait sans doute raison quand il me disait que ça ne me ferai pas de mal de nouer d'autres liens avec des personnes du même sexe que moi.

Je suis en train de faire réchauffer mon plat quand on frappe à ma porte.

— Je me disais que c'était quand même bête que tu manges toute seule, alors que nous sommes deux de l'autre côté du couloir, commence Lise en entrant dans mon appartement.

Elle se dirige vers la cuisine.

— En plus de ça, tu as fait une marmite entière de blanquette de veau et tu ne vas jamais pouvoir avaler ça toute seule et nous, nous avons de délicieuses frites maisons qui accompagneraient à merveille ce bon petit plat. Donc, le mieux, c'est qu'on mange tous les trois ensembles. Le dimanche soir c'est triste. Alors, à plusieurs on ressentira moins la déprim'.

— S'il y en a autant, c'est parce que j'en mange le midi au boulot.

— C'est bien trop décevant de manger la même chose tous les jours.

— On fait avec ce que l'on a dans la vie, tu sais.

— Où sont tes gants thermiques, me demande-t-elle en fouillant un peu partout.

— Lise, on ne va pas manger ensemble.

— Bien sur que si. Ah, les voilà, chantonne-t-elle.

— Repose-moi cette cocotte.

— Est-ce que tu sais depuis combien de temps je n'ai pas mangé de la blanquette ?

— Si tu crois que c'est comme ça que tu vas m'avoir, je ris.

— Depuis que je ne suis pas retournée chez mes parents. Ils me manquent tu sais.

C'est moi où elle me fait la moue du chat Poté ? Pas encore !

— Tu m'en vois vraiment désolée mais c'est toujours non.

— Trop tard. Nic nous attend.

— Et bien tu vas expliquer à ton frère que tu as organisé ce repas toute seule dans ta tête.

— Il s'est douché, tu sais. D'habitude, il reste avec ces fringues qui puent et ne se lave pas le dimanche. Il a pris une douche juste parce qu'il sait que tu viens manger et il a fait des frittes. Tu pourrais, toi aussi, faire un minimum d'effort.

Pardon ?! La gamine m'a scotchée. Elle plaisante ?! Faire des efforts alors qu'elle me vole ma bouffe. C'est une peste. En plus de ça, elle attrape la cocotte et sort en vitesse de mon appart'. Espèce de ....

Je mets mes baskets en toile et ferme ma porte à clef, décidée à étriper cette blonde. Elle n'a pas refermé derrière en entrant avec mon plat. Je dois entrer, frapper ? La voix de Nic me sort de mes pensées.

— Entre, il me crie de la salle à manger.

Je ferme derrière moi et vais à sa rencontre. Lise disait vrai. Il sort de la douche. Il sent le déodorant et le propre. Ses cheveux sont encore un peu humides. Il est entrain de dresser la table dans un jogging gris et un tee-shirt blanc manches longues.

De l'autre côté du couloir ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant