Chapitre 8

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NIC

Les mecs se lèvent quand la coupure pub commence.

- On descend fumer mais je suppose que tu ne viens pas, me dit Tristan en lorgnant Eva dans mes bras.

- Non, je surveille tout ce beau monde.

- Je peux prendre ta place, si c'est trop inconfortable pour toi, raille Danny.

- Va te faire mettre.

- Tu as plus de chance que moi sur ce coup là, rit-il avant de sortir.

Eva est tombée comme une masse. A peine a-t-elle fermé les yeux que son corps se détendait contre le mien. Elle belle, bordel. Et elle sent bon. Cette fille me tue. Depuis que Lise a décidé de faire amie amie avec elle, ma voisine passe pas mal de temps chez nous. Ce qui n'est pas pour me déplaire. J'adore jouer avec elle. Elle a l'esprit vif mais je finis toujours par avoir le dernier mot. J'aime quand ses joues s'empourprent lorsque je lui fais du rentre dedans. J'apprécie bien trop la mettre mal à l'aise en me collant toujours plus à elle ou en la frôlant. Mais ce qui me plait le plus, c'est quand elle rit. Le son est sublime et son visage s'illumine de la plus merveilleuse des façons.

Lise dort aussi dans une position complètement incongrue. Son bras pend par terre et sa tête est en arrière. Un léger ronflement sort de ses lèvres ouvertes. Ma sœur n'a rien de sexy à cet instant. Elle jolie. Je le sais. Je ne suis pas aveugle, je m'aperçois des regards qu'elles attirent. Mais pour moi, elle reste mon bébé. Mon bébé qui lit des livres érotiques. Ça me fout les boules de savoir ça. Où est donc passée l'époque des oui-oui et des princesses Disney ? Celle-là même où maman lui faisait des couettes et où elle faisait tourner ses robes. Ce temps révolu pendant lequel je n'ai pas su profiter de ma petite sœur. Je râlais sans cesse parce qu'elle me collait comme une sangsue. Si j'avais su. La laisser venir avec moi aurait évité bien des problèmes. Mon cœur se serre à cette pensée. Je suis tellement en colère contre moi. Si je m'étais plus préoccupé d'elle, ça ne se serait jamais produit. Et aujourd'hui que je veille à ce que ça ne se reproduise plus, je me rends compte que j'arrive bien trop tard. Lise est presque une femme. Du haut de ses 19 ans, elle entre dans l'âge adulte. Je sais qu'il va falloir que je lâche la bride. Eva m'aide beaucoup dans ce sens. Je lui fais confiance pour prendre soin de ma sœur. En plus, elle l'adore. Ce qu'elle lui a dit toute à l'heure sur le fait qu'il ne fallait pas qu'elle se berce d'illusion sur la gente masculine prouve bien qu'elle se préoccupe de son bonheur. Mais qu'est-ce que ça cachait d'autre ? Eva a dit être tombée de haut ? Qui lui a fait autant de peine ? Est-ce que ce salaud d'Austin lui a brisé le cœur ? C'est plus que possible.

J'enfouis mes doigts dans ses cheveux d'ébènes doux comme du cachemire et Tristan qui se laisse tomber sur le canapé, me fait sursauter.

- T'es grave dans la merde, mon pote, il me dit en frappant mon épaule.

- De quoi tu parles ?

- T'es amoureux d'Eva aux bas de soies.

- Et on peut savoir pourquoi tu dis ça ?

- Depuis combien de temps, tu lui tournes autour ? Presque deux mois. Et tu n'as toujours pas tenté de l'embrasser ni de la foutre dans ton pieu. Et sur ces deux mois, combien de filles tu as baisé ? Aucunes.

Je hausse les épaules.

- Je l'aime bien, j'avoue sans honte.

- Elle te retourne le ciboulot, oui.

- Pourquoi ? Parce que je ne sors plus jusqu'à six heures du mat' et que je ne baise plus dans les chiottes d'un bar crado ? On a la trentaine passée, tu crois que c'est toujours de notre âge ce genre de truc ?

De l'autre côté du couloir ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant