Chapitre 21

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NIC -

Eva n'a pas dit un mot depuis que nous sommes partis du restaurant. Le repas s'est passé dans une ambiance détendue. Austin a fait comprendre à sa sœur qu'elle ne devait pas se sentir coupable au sujet de sa dispute avec sa mère. Granny a mis son grain de sel et son humour piquant nous a bien fait rire. Ce petit bout de femme est exceptionnel quand on y pense. Elle a promis de nous rendre bientôt visite. Austin a plus ou moins grimacé quand elle lui a dit qu'elle viendrait s'installer chez lui mais qu'il avait intérêt à briquer son appartement avant. Le ménage et le rangement ne sont apparemment pas son fort. Je gare la voiture au sous sol. Eva dort ou plutôt tente de dormir car sa respiration est loin d'être profonde et régulière. Lorsque le moteur se coupe, ses beaux yeux café papillonnent un peu.

— On est arrivé, je lui dis doucement.

Elle hoche doucement la tête puis sors du véhicule. Je la rejoints et passe un bras autour de ses hanches fines.

— Laisse tomber les bagages, je l'interpelle alors qu'elle se dirige vers le coffre. On va monter te faire un thé.

Mes lèvres ne peuvent s'empêcher de caresser ses tempes. Eva se laisse aller contre moi alors que nous montons chez moi. J'ouvre rapidement la porte et la fais asseoir sur le canapé, le temps que je fasse chauffer un peu d'eau. Je me glisse à côté d'elle avec sa boisson. Eva s'installe contre moi avant de prendre la tasse. J'attrape le plaid qui traine sur le fauteuil et nous emmitoufle dedans.

— Est-ce que ça va un peu mieux, je lui demande gentiment en respirant le parfum fleuri de ces cheveux.

— Je suis éreintée, lâche-t-elle faiblement.

Il est à peine 20 heures. Je la berce tendrement.

— Je suis désolée de t'avoir trainé chez moi.

— Je suis venu parce que je voulais être là pour toi. Ne t'en fais pas. J'ai apprécié mon week-end express. Notamment lorsque ça t'impliquait nue, je plaisante.

Un petit sourire s'affiche sur son visage, réchauffant un peu mon âme.

— On pourra en conclure que ma famille est définitivement plus tarée que la tienne.

— Ne dis pas ça. Tu n'as pas encore vu ma mère à Noël.

— Anne est vraiment quelqu'un de bien.

— Ta mère est juste malheureuse. Son chagrin la dévore. Elle essaie de se soulager sur toi. C'est une manière forte déplaisante pour gérer sa peine mais c'est la sienne.

— On s'y fait à la longue. Austin a toujours été sa petite merveille. Elle s'est accrochée à lui pendant toutes ces années. Maintenant qu'il ne veut plus lui parler, je ne sais pas comment elle fera pour se lever le matin.

— C'est pour ça que ton frère a claqué la porte. Pour la faire réagir. Tu verras d'ici trois mois, ils se reparleront. Ne t'en fais pas. Il est intelligent.

— N'en parle pas à Lise, s'il te plait. Je ne veux pas qu'elle me regarde avec ses grands yeux tristes.

— Je ne lui dirai rien si tu ne le souhaites pas, je te promets. Tu l'aimes beaucoup, pas vrai.

— Je ne serai pas celle que je suis aujourd'hui sans vous deux, tu sais. Pierre et Austin m'ont beaucoup aidée dans ma rupture mais vous, vous m'avez apporté quelque chose de nouveau. Je ne sais pas comment l'expliquer. Vous êtes importants pour moi.

— Lise est plus ouverte, plus dynamique depuis qu'elle traîne avec toi.

— Et un peu plus autonome, aussi.

De l'autre côté du couloir ( Terminé )Where stories live. Discover now